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Auteur d’une tribune appelant à « mettre l’Etat hors d’état de nuire »
L’inoubliable interprète du titre On se retrouvera, Francis Lalanne, fait l’objet d’une enquête préliminaire pour "provocation à la commission d’atteintes aux intérêts fondamentaux de la nation". Selon les informations du Point, le parquet de Paris aurait ouvert cette enquête le 27 janvier dernier après que le chanteur ai signé une tribune, publiée sur le site FranceSoir, appelant à "mettre l’Etat hors d’état de nuire".
Le 22 janvier, une tribune intitulée "J’Appelle", signée Francis Lalanne, était diffusée sur le site FranceSoir. Dans ce plaidoyer particulièrement véhément, l’interprète de La maison du bonheur estime que la "criminalisation permanente des individus que nous sommes, par les structures de l'État et les médias, est constitutive de tyrannie". Il demande alors la "destitution" du chef de l’État, Emmanuel Macron et fait appel aux services de l’armée pour "venir au secours du peuple et à faire cesser le trouble social et politique dont souffre depuis trop longtemps la nation."
D’après lui, "Le chef de l'État et son gouvernement s'essuient les pieds sur le droit républicain comme sur un paillasson." C’est pourquoi il faudrait selon lui, mettre "l'État hors d'état de nuire au peuple français" et "mettre en demeure les structures de l'État de faire cesser le trouble manifestement illicite infligé à la nation par son gouvernement."
Francis Lalanne remet en cause la gestion de la crise sanitaire par les autorités françaises qui instrumentaliseraient la pandémie pour "commettre insidieusement un coup d’État". Selon lui, "aucun élément probant" de cette crise sanitaire "ne justifie ni la mise en cause des Libertés Fondamentales, ni la mise en place des mesures liberticides". Alors pour aller à l’encontre d’un gouvernement qu’il qualifie de "totalitaire", l’artiste va encore plus loin et appel tout bonnement "à la désobéissance civique".
Francis Lalanne risque jusqu’à 5 ans de prison
Pour ces propos, Francis Lalanne a été entendu le 5 février dernier par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Le chanteur encourt jusqu’à cinq ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende pour des "faits de provocation publique non suivie d'effet, à la commission d'un crime ou d'un délit portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation" comme l’explique le Point.
D’ailleurs, le chanteur français n’est pas le seul à avoir reçu une convocation puisque toujours d’après nos confrères du Point, le patron du site doit également être entendu par la BRDP pour avoir hébergé la tribune du chanteur dans laquelle ce dernier appelait à la "mobilisation générale du peuple français contre la tyrannie".
Francis Lalanne : une figure des gilets jaunes
Francis Lalanne n’a pas manqué une occasion pour manifester son mécontentement et affirmer son opposition face aux décisions prises par l’Exécutif depuis la prise de fonction de notre actuel président, Emmanuel Macron. Il faut dire que le chanteur s’intéresse de près à la politique. Il s’est en effet, déjà présenté à plusieurs élections (Bas-Rhin, Montauban, Evry) obtenant entre à chaque fois entre 1 % et 5 % des voix. En 2009, il a fondé, avec Jean-Marc Governatori, entrepreneur ayant fait fortune, l’Alliance écologiste indépendante.
À l’instar de Jean-Marie Bigard, Francis Lalanne est apparu comme figure de proue du mouvement des gilets jaunes. Une affiliation qui lui a coûté son producteur et son tourneur. Il a même conduit une liste écologiste, Alliance jaune, lors des élections européennes de mai 2019, obtenant 0,54 % des voix. Une alliance qui se voulait "apartisane" et défendait notamment la taxe Tobin (taxe sur les transactions financières internationales), la taxation du kérosène lourd et la reconnaissance des ressources naturelles comme entités morales, précise Le Monde.