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Il était le coiffeur des stars. Jacques Dessange est mort mardi 7 janvier à l’âge de 94 ans, rapporte Le Figaro. Celui qui n’était parti de rien, ouvrant ses premiers salons en 1954, était parvenu à fonder un véritable empire, célèbre dans le monde entier. Jusqu’en 2008 – date à laquelle il a pris sa retraite – Jacques Dessange a été à la tête de 1 600 salons dans le monde, dont 370 en France. Si ses différentes enseignes s’occupaient de monsieur et madame "tout le monde", Jacques Dessange était de son côté très proche de certaines stars, qui sont passées entre ses mains expertes.
Parmi ses célèbres clientes se trouvaient notamment Brigitte Bardot, Jean Seberg et Jeanne Moreau. Ses stars françaises lui ont permis d’accéder à une notoriété internationale et de faire la rencontre de Liz Taylor, Marlene Dietrich, Ava Gardner et Jane Fonda. Discret sur sa vie privée, Jacques Dessange a aussi connu son lot de polémiques et de tensions familiales. Quels étaient les secrets de sa vie ?
Mort de Jacques Dessange : quel était son vrai prénom ?
Jacques n’était pas son vrai prénom. À sa naissance en décembre 1925, le coiffeur des stars s’appelait en réalité Hubert. Chez les Dessange, la coiffure se transmet de génération en génération puisque son père tenait également un salon de coiffure, où le jeune Jacques a tout appris. Le certificat d’étude en poche, il s’est installé à Paris en 1945, où il a inventé le "coiffé-décoiffé" qui l’a rendu immensément célèbre. À peine dix ans plus tard, il a créé sa marque et développé les salons qui portent toujours son nom. Jacques Dessange a ensuite fait fructifier son empire en diversifiant ses activités : des produits de maquillage, un centre de formation puis le lancement d’une marque plus abordable, Camille Albane.
Cet empire, Jacques Dessange l’a transmis à son fils. Mais la passation de pouvoir entre les deux hommes a été compliquée, sur fond de tensions familiales.
Mort de Jacques Dessange : une relation compliquée avec son fils
Les relations familiales sont souvent compliquées, encore plus lorsqu’une entreprise et de l’argent sont en jeux. Benjamin, le fils de Jacques Dessange, a été nommé en 2005 à la tête du groupe. En 2011, le coiffeur n’a pas hésité à accuser son successeur de complot pour l’écarter du groupe qu’il a fondé. Interrogé par La Nouvelle République, le magnat de la coiffure expliquait alors : "Je ne mourrai tranquille que lorsque Benjamin aura été viré de la société que j’ai bâtie (…) Je vais déposer plainte dans les prochains jours pour abus de confiance aggravée contre mon fils".
Pour appuyer ses accusations, Jacques Dessange n’avait pas hésité à mettre en ligne un livre, intitulé Le Complot, dans lequel il racontait comment – selon ses dires – il aurait été écarté de sa société. Selon lui, ce "complot" avait eu lieu en 2008, au moment où un groupe financier avait acquis une partie du capital du groupe. Dans son livre, cité alors par Europe 1, le coiffeur expliquait : "Je continuais à aller au bureau, mais je n’avais aucun rendez-vous. Des franchisés s’en sont inquiétés. Benjamin et ses associés leur avaient indiqué que je n’étais plus compétent (…) On m’a demandé de ne plus mettre les pieds au bureau (…) Mon fils m’a littéralement jeté dehors".
Une polémique qui s’est réglée au tribunal : le coiffeur a été condamné pour atteinte à la vie privée envers son fils. A cette histoire familiale s’est ajouté une polémique financière dans les années 2010.
Mort de Jacques Dessange : des problèmes avec le fisc ?
S’il ne dirigeait déjà plus l’empire depuis quelques années, Jacques Dessange a de nouveau fait parler de lui en 2015. Cette année-là, Le Monde et plusieurs médias internationaux le citent parmi les détenteurs de comptes non déclarés au fisc chez HSBC Suisse. D’après le quotidien du soir, le célèbre coiffeur des stars aurait possédé jusqu’à 1,6 million d’euros dans cette banque entre 2006 et 2007. Comme l’explique Ouest-France, il aurait régulé sa situation avec le fisc français quelques années plus tard, en 2012.
Retiré de son entreprise, Jacques Dessange s’est consacré à la peinture, sans jamais réellement s’éloigner des affaires. Il laisse derrière lui un empire florissant puisque le groupe Dessange a réalisé un chiffre d’affaire de plus de 100 millions d’euros en 2017.