Le gouvernement va-t-il rétablir l'ISF pour faire face à la crise ?AFP
Supprimé en 2018 par le gouvernement, réinstaurer l'impôt sur la fortune serait-il un "bon choix" pour sortir de la crise économique ? Le ministre de l'Economie a répondu à la question.
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Après deux mois de confinement, "l'économie française redémarre doucement". Le gouvernement met tout en œuvre pour relancer l’activité et la consommation. Sur BFMTV, Bruno Le Maire a déclaré ce jeudi 14 mai qu’il était primordial de mobiliser l’épargne des Français pour la reprise.

"Cet argent n'est pas fait pour être taxé par l'Etat, je veux que nous les incitions à investir dans l'économie française pour qu'elle redémarre", a-t-il souligné.

Après avoir démenti le fait de taxer cette sur-épargne collectée au mois de mars (2,71 milliards d’euros) et avril (entre 5 et 10 milliards d’euros estimés) sur le Livret A, qu’en est-il de l’ISF : un retour est-il envisagé ?

Impôts : "C'est très facile de rétablir l'ISF"

"C'est très facile de rétablir l'ISF. Si je voulais être populaire, j'irai demain annoncer (...) nous allons rétablir un 'impôt sur les riches' et la France ira mieux. Mais ce n'est pas vrai, c'est un pur mensonge, c'est de la pure démagogie : on l'a fait pendant des années, ça n'a pas marché, ça n'a pas enrichi la France, pas amélioré la prospérité", a expliqué le ministre de l'Economie et des finances.

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Et d’ajouter : "Je ne crois pas que revenir sur les baisses d'impôts que nous avons faites serait un bon choix, puisqu'au contraire ça donnait des résultats. La politique fiscale que nous avons menée a rendu le pays plus attractif, a amené des investissements, a donné de la croissance et de la prospérité".

Selon le ministre, les efforts doivent être concentrés sur un autre "combat, beaucoup plus difficile à livrer"…

Impôts : le gouvernement prévoit de taxer les géants du digital

Il s’agit du "combat pour taxer les géants du digital". Toutefois, une autre bataille est à mener : celle de l’instauration "d’un impôt minimum sur les grandes entreprises pour éviter l'évasion et l'optimisation fiscale", dévoile le ministre. "Ça rapporte beaucoup plus que l'ISF, mais évidemment c'est beaucoup plus dur à mettre en place", admet-il.

Un autre sujet est par ailleurs attendu : celui de la baisse de la TVA.

Crise économique : pas de baisse de la TVA envisagée

D’après Bruno Le Maire "la baisse de la TVA" n’est pas "la bonne mesure pour les secteurs" affectés par la crise ni "la bonne solution pour l'économie française". Si cette mesure permet selon certains de relancer la consommation, elle coûterait "des dizaines de milliards d'euros" aux finances publiques.

"Le redémarrage est progressif... Je préfère un redémarrage par étape que brûler les étapes et risquer l'interruption", a poursuivi le ministre qui rappelle que le risque d'une seconde vague épidémique est toujours présent.

Et de notifier : Il s'agit d'"une crise violente, durable, l'affaire d'années, pas de mois."