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Plus que jamais, l’impôt coûte cher aux Françaises et aux Français. L’inflation a en effet rongé leur pouvoir d’achat ; tant et si bien que même celles et ceux qui ont bénéficié d’une revalorisation de leurs revenus ou d’une augmentation de leur salaire ne vivent pas nécessairement mieux. Et auraient pu payer plus d’impôts l’année prochaine, si le gouvernement n’avait pas pris les bonnes dispositions. Pour éviter tout effet de seuil après une tentative de rattrapage de l’inflation, l’exécutif a décidé de revoir à la hausse le barème d’imposition qui sera appliqué en 2022, ce qui revient à diminuer le montant qu’il faudra payer l’année prochaine, comme l’a déjà expliqué Planet.
Les contribuables qui souhaitent aller plus loin peuvent cependant le faire. Un certain nombre de dispositifs permettent en effet de réduire la note, pour ne pas avoir à payer autant en 2023 que vous ne le ferez cette année, rappelle en effet l’association UFC-Que Choisir sur son site, qui liste un certain nombre de ces mécanismes mis à disposition des contribuables. Premier réflexe à avoir ? Optimiser son régime d’imposition. Dans certains cas, la déduction forfaitaire appliquée par défaut par l’administration fiscale sera le bon choix. Cela n’a rien de systématique.
Déduction forfaitaire ou déduction réelle : comment choisir le bon montant ?
Sauf intervention de la part du contribuable, le fisc applique une déduction forfaitaire sur les revenus du travail et sur ceux issus du foncier. La première s’élève à 10% tandis que la seconde grimpe à 30%. Concrètement, ces montants sont donc retranchés à la somme sur laquelle sera calculé l’impôt à payer. Il arrive toutefois que les charges professionnelles ou foncières excèdent les montants évoqués. Dans ce cas, il est pertinent de renoncer à la déduction forfaitaire au profit du régime réel, si vous pouvez justifier de ces frais. C’est en 2023 qu’il faudra alerter les équipes de Bercy.
Vigilance : pour le régime foncier, ce changement s’applique pendant au moins trois ans.
Naturellement, c’est loin d’être l’unique option que peuvent faire valoir les Françaises et les Français. Ils peuvent engager un certain nombre de dépenses dites défiscalisantes, préparer leur retraite, travailler à soutenir leurs proches… Mais toutes ces solutions ne sont pas toujours viables, alerte l’avocat fiscaliste Thomas Carbonnier. Explications.
Quelles dépenses engager maintenant pour payer moins d’impôts en 2023 ?
Les contribuables qui le souhaitent - et qui le peuvent - peuvent en effet engager un certain nombre de dépenses d’ici à la fin de l’année 2022. Il est en effet possible, pour réduire son assiette fiscale, d’opter pour :
- Les dons aux oeuvres ;
- Les frais de garde d’enfant ;
- Certains investissements à risque (SOFICA, entrée au capital d’une PME, par exemple) ou immobilier (Pinel locatif)
- Certaines dépenses d’aménagement de son logement (travaux de rénovation énergétique, installation d’une borne de recharge pour véhicule électrique, par exemple)
"Il est encore temps de réduire son assiette fiscale, ne serait-ce qu’en changeant de résidence principale. Déménager puis réaliser certains travaux d’aménagement ou de rénovation énergétique peut, par exemple, ouvrir droit à des crédits ou des réductions d’impôts", observe d’abord l’avocat fiscaliste, qui officie au barreau de Paris. "Du reste, la première question à se poser, me semble-t-il, c’est celle de l’objectif : souhaite-t-on réduire ses revenus pour payer moins d’impôts ou gagner davantage sans payer plus ? Selon la réponse apportée, la logique à mettre en place ne sera évidemment pas la même", indique encore le spécialiste.
Naturellement, poursuit-il, la situation varie aussi considérablement selon la situation de tout un chacun "Un contribuable célibataire n’aura pas accès aux mêmes options qu’un couple avec enfants et selon l’âge de ces derniers, les dispositifs ne sont pas les mêmes. Quand ils sont âgés, mais n’ont pas encore commencé à travailler, il peut s’avérer utile de les détacher du foyer fiscal tout en continuant à leur verser une pension", estime l’avocat qui rappelle que la pension en question est déduite des revenus imposables des parents et, sauf à ce que l’enfant travaille de façon régulière, ne devrait pas être imposée pour ce dernier. "Souvent, c’est une situation gagnante à tout point de vue", résume-t-il.
Malheureusement, certaines options peuvent s’avérer moins efficaces, comme cela peut être le cas des autres dépenses dites "défiscalisantes" précédemment évoquées. "S’il y a un avantage fiscal, c’est bien pour inciter le contribuable à placer son argent. C’est un signe révélateur, me semble-t-il", rappelle Thomas Carbonnier.
Impôts : faut-il se méfier des investissements défiscalisants ?
"Prenons les dons, par exemple : ils ne doivent surtout pas être envisagés comme de simple outils de défiscalisation… car ils remplissent finalement assez mal leur office dans ce cas. Revenons sur terre : quand on donne 100, même si l’on défiscalise les deux tiers, on s’appauvrit tout de même de 33 euros. Si la seule motivation est fiscale, autant ne pas donner", tranche d’entrée de jeu l’avocat fiscaliste, qui décide aussi de pointer les risques inhérents à un certain nombre des produits d’épargne présentés comme efficaces en matière de réduction de l’impôt.
"Investir dans le capital d’une PME, opter pour le Sofica, les fonds communs pour l’innovation ou ce genre de produits peut constituer une bonne idée… Mais il ne faut surtout pas perdre de vue que cela reste un pari, lequel est donc fondamentalement risqué. Là encore, il est possible de s’appauvrir et c’est ce que prend en compte l’avantage fiscal. On incite parce que sans quoi, ce type d’investissements n’irait pas de soi. C’est pourquoi il est essentiel de ne pas y mettre de l’argent dont on a besoin pour vivre", rappelle en effet Thomas Carbonnier.
Reste, bien évidemment, le PER. Ce dernier, utile pour préparer sa retraite, permet de le faire en défiscalisant à l’entrée (avec re-fiscalisation à la sortie)... et n’est pas sans comporter sa part de risque. Chacune de ces options restent évidemment valable, mais il faut demeurer vigilant.
"D’une façon générale, si l’on veut payer moins, il faut opter pour ce genre de solutions, je pense. Si l’on souhaite gagner davantage sans payer plus, alors mieux vaut se tourner vers la location immobilière en meublé. Rien n’empêche d’ailleurs, de marier ces deux options", juge l’avocat fiscaliste qui assène un dernier conseil : "Bien souvent, il est très utile de faire appel aux services d’un professionnel".