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Erreurs d’Emmanuel Macron : une impasse conjoncturelle
La Tribune se fait régulièrement l’écho d’analyses de professionnels issus de différents secteurs, notamment économiques. Sur le volet financier et politique, le quotidien a choisi de publier mardi 4 septembre une analyse menée par l’institut Xerfi Canal portant sur les lourdes fautes de pilotage budgétaire faites par Emmanuel Macron.
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Plus d’une année après son élection, le chef de l’Etat est, en effet, pris dans une forme de bourbier qui le contraint de résoudre une équation budgétaire particulièrement délicate. Le fait est, indique l’analyste Olivier Passet pour le compte de Xerfi, que s’il se retrouve aujourd’hui dans cette situation, cela serait dû à un seul et unique facteur : lui. Dans La Tribune, le spécialiste s’attelle, dans un premier temps, à comparer la croissance hexagonale sous l’ère Hollande à celle de l’ère Macron. Et les chiffres ne sont pas probants…
Erreurs d’Emmanuel Macron : la croissance, c’est fini !
De fait, lorsqu’Emmanuel Macron reprend les commandes du pouvoir en mai 2017, la croissance française évolue, à ce moment-là, à un rythme annuel de 2,5-3 % et se veut dans la juste lignée de la reprise européenne. Parallèlement à cela, le chômage régresse et la pression sur les budgets sociaux se révèle, elle aussi, moins importante. Mais cela… C’était avant. En moins d’une année, la croissance a subi une décélération si importante que son taux est désormais porté à 0,6 % l’an (la moyenne dans la zone euro se situant, de son côté, à 1,7 %).
Résultat, indique Olivier Passet sur le site de La Tribune, l’objectif de base porté à 2 % en 2018 apparait comme impossible à atteindre. Celui de 2019 (1,9 %) également. Une désillusion de croissance, souligne l’expert, qui serait à l’origine des difficultés que rencontre le gouvernement aujourd’hui pour boucler son budget.
Erreurs d’Emmanuel Macron : la faute au déficit ?
De ce scénario envisagé, devait émaner un déficit réduit à 2,3 % à la fin de l’année 2018. Sauf que le dessin économique qui prend forme aujourd’hui, ce, compte tenu de la faiblesse de la croissance, oscille davantage avec un déficit qui pourrait dépasser les 2,6 % à la fin de l’année 2018. On ose à peine imaginer ce qu’il adviendra en 2019. A cela, il faut ajouter une double facture : celle de la réforme du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE). Lequel a été transformé en baisse de charges. Le point de PIB supplémentaire engendré par ce fameux CICE n’est désormais plus financé par un rebond conjoncturel.
Un amoncellement de déconvenues économiques et budgétaires qui incite le gouvernement à effectuer des coups de rabots sur les revenus d’inactivité notamment (retraite, allocations etc.) dès qu’il en a l’occasion. Le but étant naturellement de tenter de sortir la tête de ce marasme. En vain, du moins pour le moment.
Erreurs d’Emmanuel Macron : les inactifs dans le viseur
Vous l’aurez compris, pour contrer cette désillusion de croissance et cette crise conjoncturelle, le gouvernement n’hésite plus à trancher et à privilégier les revenus des actifs au dépend de ceux qui sont inactifs. Mais, poursuit Olivier Passet pour le compte de La Tribune, cette stratégie aurait pu s’entendre dans un contexte de reprise économique. Naturellement, il n’en est rien. Et le fait d’intervenir, par ailleurs, afin de limiter un chômage qui serait considéré comme "volontaire" a peu de chance de dynamiser l’emploi dans l’absolu.
Au final, tout serait une question d’erreur de prévisions budgétaires. La faute, bien sûr, dans un premier temps, au déraillement de la reprise. Dans un second temps, aux décisions prises par le chef de l’Etat en la défaveur du pouvoir d’achat des bas et moyens revenus.
Erreurs d’Emmanuel Macron : la conjoncture, très peu pour lui
Entre la hausse de la CSG que subissent de plein fouet les retraités, la fin de la taxe d’habitation qu’il faudra attendre encore plusieurs mois avant que son issue ait un effet positif sur le budget des Français, la baisse des APL et le gel du point de la fonction public… La consommation des ménages est clairement mise à mal. Pour couronner le tout, la mise en place du prélèvement à la source est à l’origine d’un décalage, pour les foyers concernés, d’un certain nombre de crédits d’impôts. Un cercle qui se révèle à l’exact opposé du vertueux et qui serait directement lié aux choix opérés par Emmanuel Macron.
In fine, l’actuel chef de l’Etat (à la différence de François Hollande) aurait donc pris le parti de ne surtout pas se fier à la conjoncture pour élaborer et concrétiser son programme économique et budgétaire. Dommage.
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