Partager :

Mort d'Emile : la conséquence des dernières gardes à vue dévoilée par l'avocate de la famille© Lafargue Raphael/ABACAabacapress
Plus d'un mois après les gardes à vue des grands-parents du petit Émile, ainsi que de deux de leurs enfants, l'une des avocates de la famille est revenue sur les conséquences morales de ces mises en examen, qui n'ont donné lieu à aucune suite.

L'affaire Émile effraie, intrigue et questionne. Depuis sa disparition le 8 juillet 2023 dans le petit hameau du Haut-Vernet dans les Alpes-de-Haute-Provence, l'enquête a connu des moments importants pour tenter d'élucider les circonstances de la mort du petit garçon. La mise en garde à vue en mars dernier d'une partie de la famille a donné lieu à des accusations douloureuses, que les avocats de la famille évoquent aujourd'hui. 

Une mise en garde à vue qui n'est pas passée inaperçue 

Pour rappel, des ossements appartenant à Émile avaient été découverts par une promeneuse le 30 mars 2024, permettant d'apprendre que le corps a notamment été déplacé. Le 25 mars 2025, l'enquête prend un autre tournant, puisque une perquisition au sein de la maison de la famille Vedovini a lieu. Anne et Philippe, les grands-parents du petit garçon, sont placés en garde à vue, ainsi que deux de leurs enfants, pendant 45 à 47 heures.

Le jour même, le procureur  de la République d'Aix-en-Provence, Jean-Luc Blanchon, prend la parole : "Ce matin, 25 mars 2025, Philippe Vedovini et son épouse, grands-parents d'Émile Soleil, ainsi que deux de leurs enfants majeurs, ont été placés en garde à vue pour des chefs d'homicide volontaire et recel de cadavre par les enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie de Marseille". Ces placements en garde à vue s'inscrivent dans une phase de vérifications et de confrontations des éléments et informations recueillis lors des investigations réalisées ces derniers mois". Les quatre membres de la famille ont finalement été remis en liberté. 

La disparition d'Émile ainsi que ces gardes à vue vont braquer les projecteurs contre la famille Vedovini et son mode de vie jugé "peu commun", évoque Isabelle Colombani, l'avocate de Philippe Vedovini à France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur : "J'ai trouvé une famille somme toute très normale à l'exception, mais est-ce que c'est une exception aujourd'hui qui vous marginalise, d'être dans la foi, de prier avant de prendre les repas, de prier le soir, de se rendre à l'église, est-ce que ça suffit pour dire que cette famille fonctionne comme un clan ? Je vous dirai que non" confie-t-elle.

La famille, catholique traditionaliste, n'hésite pas à parcourir 20 km pour suivre la messe en latin, peut-on entendre dans le reportage de France 3. 

"Des répercussions sur le plan moral, professionnel et matériel" 

Si l'utilité de cette garde à vue n'est pas remise en question par l'avocate de Philippe Vedovini, la spécialiste du droit évoque des conséquences importantes pour la famille : "On peut dire tout ça pour ça (faisant référence à cette garde à vue), car les répercussions sur le plan familial, sur le plan moral, sur le plan professionnel et matériel sont des répercussions désastreuses. Oui, il fallait le faire peut-être pour fermer des portes, mais effectivement, j'ose espérer aujourd'hui que d'autres pistes sont à l'étude et que le dénouement se rapproche". 

Une garde à vue qui a notamment fait ressurgir le passé supposé violent de Philippe Vedovini : "Il n'a jamais été mis en examen, il est sous le statut de témoin assisté." (...) On sait très bien qu'un témoin assisté, à la fin de l'histoire, ce sera forcément une ordonnance de non-lieu". Son tempérament, jugé colérique, ressort régulièrement dans la presse : "Ce n'était pas une nouveauté. C'est apparu rapidement dès les premiers jours, les premières semaines de l'enquête. Philippe Vedovini était connu dans son environnement au Haut-Vernet comme quelqu'un d'assez vindicatif, conflictuel évoquait sur le plateau de C l'hebdo Ronan Folgoas, grand reporter au service police-justice du journal Le Parisien.