Vieillir à domicile devient de plus en plus coûteux mais demeure toujours moins cher que d’aller en maison de retraite. Explications.
Disparue en 2001 puis déclarée morte par la justice en 2016. Michèle, alors habitante de Montpellier, s'est volatilisée il y a vingt ans. Sa fille avec qui elle avait auparavant des relations compliquées, Karine, n'a jamais eu de nouvelles de sa mère... Avant de recevoir un courrier des plus troublants. D'après les informations de France Bleu, celle qui habite désormais dans le Gard a reçu une lettre de l'Union départementale des associations familiales (Udaf) lui annonçant que sa mère est bel et bien en vie, et réside désormais dans un Ehpad du Var.
"J'étais persuadée pendant toutes ces années que ma mère n'était pas morte. Je me disais qu'elle avait sans doute refait sa vie. Je n'ai jamais cessé de me dire que je pouvais la croiser dans un aéroport par exemple", confie Karine. Au moment de la disparition, la mère de la concernée adopte un comportement étrange : "Elle a des crises. Elle pense que l'on veut s'en prendre à elle", poursuit-elle.
"C'est un drame affectif car on m'a privé de la prise en charge de ma maman"
Du jour au lendemain, Karine apprend non seulement que sa mère est en vie, mais qu'elle a été SDF et qu'elles auraient pu être réunies il y a déjà plusieurs années. "Comment le procureur de la République de Montpellier a pu déclarer ma mère décédée en 2016, alors qu'elle était placée dans un Ehpad depuis 2014 ? Comment l'Udaf du Var et de l'Hérault ne peuvent pas être en relation ? Je ne sais pas, je ne sais pas. C'est un drame affectif car on m'a privé de la prise en charge de ma maman", témoigne-t-elle. Un drame qui s'expliquerait, entre autres, par le fait que Michèle n'aurait jamais mentionné avoir de fille ni avoir vécu à Montpellier.
Deux ans après avoir appris que sa mère est en vie, Karine n'est toujours pas allée la voir. "On ne peut pas s'empêcher de se dire qu'elle a fait ses choix de vie. J'ai peur, mais en même temps je vais le faire car je ne peux pas envisager le fait qu'on m'appelle un jour et qu'on me dise que c'est fini", conclut-elle.