Vieillir à domicile devient de plus en plus coûteux mais demeure toujours moins cher que d’aller en maison de retraite. Explications.
L’habitat partagé, aussi appelé habitat inclusif, existe depuis une dizaine d’années en France. Un concept qui permet aux séniors de rompre avec la solitude et l’isolement en retrouvant un sentiment d’utilité, comme l’explique Laurence Boluda, Directrice Générale de La maison de Blandine.
Planet : En quoi consiste les habitats partagés pour senior ?
Laurence Boluda : “Ce sont des lieux de vie pour personnes âgées où chacun a son appartement, allant du T1 au T3 et des espaces partagés. Dans certain habitat inclusif, il est aussi possible d'être en colocation.
Chaque maison de Blandine compte 25 appartements et 200 mètres carrés d’espace vie pour vivre des moments ensemble. Un habitat partagé prend vie grâce à l'animation de l’équipe : la coordinatrice organise le vivre ensemble et l’animateur met en place les temps de vie en groupe, comme la gym, la peinture et les ateliers cuisine définis ensemble avec les habitants.
Il y a également des activités extérieures avec des animateurs extérieurs. On a également 4 jeunes qui vivent avec nous car ils assurent des astreintes les nuits et les week-ends en rassurant les personnes âgées.
Les habitats partagés ne fonctionnent pas sans des personnes qui fédèrent et animent car il faut des personnes qui fassent vivre cet état d’esprit et qui donne un élan et un dynamisme au lieu de vie.
Planet : Quel est l’objectif de l’habitat partagé ?
Laurence Boluda : Notre objectif est d’accompagner les personnes âgées dans leur quotidien, en étant inscrit dans le territoire car on est toujours à moins de 300 mètres du centre des communes, même si ça reste parfois des petits villages, pour que les personnes âgées puissent se rendre dans des commerces, des associations, des écoles, des bibliothèques, des crèches ou encore des cafés.
Les personnes âgées sont vraiment inscrites dans le territoire, on leur redonne une place et un rôle, elles allouent leur temps pour différents moments de partages.
Planet : Quelles sont les différences avec un EHPAD ou encore une résidence senior ?
Laurence Boluda : Les EHPAD sont des établissements médicalisés dans lesquels les personnes âgées ont une chambre entre 18 et 20 m2. Ils n’ont pas d’appartement car on est dans le soin médical. Pour les résidences senior, qui ne sont pas médicalisées, il y a un certain nombres de services. Selon moi, ça correspond plus à de l'hôtellerie et le prix dépend des activités choisies par les personnes âgées.
Tandis que dans les habitats partagés, on retrouve en moyenne 25 personnes pour des appartements de 45m2 environ. Les habitats inclusifs ne sont pas médicalisés. Les personnes qui habitent chez nous se disent chez eux, c’est leur nouveau domicile car l'idée c’est de mieux vieillir chez soi mais pas seul.
A ce titre, ils font ce qu’ils veulent, ils peuvent accueillir dans leur appartement et dans les espaces de vie, ils peuvent faire des rencontres avec des amis et leurs familles. On accueille également 3 ou 4 couples par maison.
Planet : Dans quel cas on ne peut pas choisir un habitat partagé ?
Laurence Boluda : On accueille des gens avec des fragilités, toutes les fragilités, jusqu’à qu'elles se mettent en danger. Lorsque les personnes souffrent de certaines pathologies, comme l'alzheimer avancée, on ne peut plus les accueillir car elles sont désorientées. Néanmoins, on accueille pas mal de gens avec des troubles cognitifs.
Planet : Quel est le prix d'un habitat partagé ?
Laurence Boluda : Cela dépend tout d’abord de l’implantation de la maison : en pleine ville ou en milieu rural. Pour le tarif, on est sur un forfait qui comprend : la partie locative, les charges, la partie locative des espaces partagés, l’ensemble des activités et la présence des équipes quotidiennement nuit et jour et qui crée le vivre ensemble.
En moyenne, les tarifs oscillent entre 1200 et 1800. Dans ces formules, tout est compris sauf les denrées alimentaires.