Lina Funérailles© de Barry Christoph/ABACAPRESS.COMabacapress
Plus d'un mois après la découverte du corps de Lina, des zones d'ombres demeurent concernant le principal suspect du meurtre de l'adolescente, Samuel Gonin. L'homme, qui s'était suicidé le 10 juillet, intrigue toujours les enquêteurs et journalistes d'investigation par le parcours qu'il a effectué avec la fameuse Ford Puma grise volée. Une question se pose : a-t-il bénéficié de l'aide d'un complice ?
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Cela fait maintenant plus d'un mois que le corps de Lina Delsarte, l'adolescente de 15 ans disparue à Plaine, dans le Bas-Rhin, a été retrouvé aux abords de Sermoise-sur-Loire, dans la Nièvre, à plus de 440 kilomètres de son domicile. Très abîmée, en partie immergée dans un ruisseau en contrebas d'un talus, sa dépouille gisait dans "Dans un coin que même les chasseurs ne fréquentent pas", révèle le journaliste de RTL Jean-Alphonse Richard, dans un podcast consacré à l'affaire.

Meurtre de Lina : un complice a-t-il aidé Samuel Gonin ?

"La section de recherches de Strasbourg n'a jamais cessé de travailler sur les 260 véhicules repérés dans le secteur le jour de l'enlèvement", poursuit-il. Car c'est la clé de l'enquête. Une fois la Ford Puma grise volée par Samuel Gonin en Allemagne retrouvée par les gendarmes en fourrière à Narbonne, puis l'ADN de Lina identifié sur ses affaires personnelles, mais aussi, plus inquiétant, des cordes abandonnées dans le coffre, il a fallu retracer le parcours du principal suspect.

Mais les gendarmes ont immédiatement constaté que Samuel Gonin avait éteint son GPS. Ce qui ne les a pas découragés. Car un autre système de géolocalisation l'a trahi : le multimédia dont sont équipés les véhicules d'aujourd'hui. Il utilise une carte SIM, qui a déclenché chaque antenne relais tout au long de son périple, ce qui a permis malgré lui de retracer son parcours. Et son manque de logique pose la question : le suspect s'est-il arrêté pour rencontrer un éventuel complice ? Rien ne permet de l'affirmer mais les doutes sont bien là (lire plus bas).

Dans le même podcast, Jean-Alphonse Richard précise qu'établir une cartographie partielle de ce parcours a pris des semaines, que les points de passage ont été notés un à un. Avec une certitude : les arrêts ont toujours eu lieu dans des zones de campagne, de forêt.

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Un arrêt dans les Vosges fatidique ?

En effet poursuit le journaliste de RTL, "Samuel Gonin n'a quasiment roulé que sur des nationales, des départementales. Un parcours erratique sur des routes peu fréquentées". Les enquêteurs sont dès lors convaincus que "le conducteur de la Ford Puma grise a pris mille précautions pour ne pas se faire repérér."

Un correspondant de la radio nous apprend que les recherches des gendarmes ont été centrées sur les lieux où des arrêts de Samuels Gonin ont été confirmés. Plus ces arrêts étaient long, plus les fouilles étaient étendues.

D'où l'ampleur de celles qui ont été effectués "avec acharnement" (sur 45 hectares, avec des drones...) mais sans succès dans une forêt des Vosges, où le véhicule s'était stoppé 1h30. Est-ce pendant ce laps de temps que Lina a été tuée ? Cette autre question reste pour l'instant sans réponse car l'autopsie n'a pas permis de le déterminer.

Y'avait-il trois personnes dans la voiture ?

C'est finalement le 16 octobre que les gendarmes investissent Sermoise-sur-Loire sans prévenir les autorités, la raison de le présence étant tenue secrète. La triste découverte est alors connue mais le mystère reste entier sur d'autres points.

Le 23 septembre, jour de l'enlèvement, Samuel Gonin vole de l'essence dans une station service allemande et, deux heures après, est localisé à Plaine : est-ce un hasard ou connaissait-il les lieux ?

"Il part de Montbéliard le jour de l'enlèvement, il prend l'autoroute, il va en Allemagne, il revient en France, à Plaine, il redescend dans le Morvan où il y passe la nuit, il remonte le lendemain à Nevers. C'est incohérent”, d'apès Dimitri Rahmelow, correspondant de la radio dans la région Bas-Rhin.

Il est évoqué, depuis la découverte de la Ford Puma, que Lina était possiblement assise à l'arrière de la voiture à cause de traces sur la ceinture. Auraient-t-ils pu être trois dans le véhicule ? François Daoust, ancien directeur de l’IRCGN (Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale) répond à RTL :

"On ne peut pas l'exclure, d'ailleurs le procureur de la République déclare (que le jour l'enlèvement), ndlr) que sur les images de vidéosurveillance on ne voit 'que' Samuel Gonin au volant, seul. Il faudra déterminer s'il y a eu aide extérieure."