Vieillir à domicile devient de plus en plus coûteux mais demeure toujours moins cher que d’aller en maison de retraite. Explications.
Une façade d’apparences. Pendant longtemps, aux yeux de ses pairs et de certains de ses patients, le docteur Christopher Duntsch passe pour le meilleur neurochirurgien de Dallas (Texas, États-Unis). Il faut dire que son CV est impressionnant : ancien joueur de football américain, qui rêvait d’une carrière professionnelle, il a obtenu facilement un doctorat en médecine et en neurochirurgie, se spécialisant dans les opérations de la moelle épinière.
Dr Death : le chirurgien était un sociopathe
Diplômé des plus grandes écoles, le bon docteur obtient facilement une place au centre médical Baylor Plano, spécialisé dans les recherches en neuroscience. L’endroit idéal pour un diplômé de son envergure et qui n’a qu’une hâte : reprendre en main son bistouri. Charismatique, il attire la sympathie, a des airs de gendre idéal et parvient à se mettre dans la poche un certain nombre de personnes. En réalité, c’est un sociopathe, un mythomane, un fou dangereux qui blesse ou tue un nombre bien trop élevé de patients pour que ce soit normal.
Une série nommée Dr Death, disponible depuis le 12 septembre sur Starzplay, adapte sur le petit écran la vie de cet homme qui a réellement existé. Christopher Duntsch n’est pas un personnage de roman d’horreur, mais un ancien médecin condamné pour des atrocités commises sur ses patients. Une fois qu’il a enfilé sa blouse, le médecin se transforme en boucher, faisant tout le contraire de ce qu’on attend de lui dans la salle d’opération. Le chirurgien n’a-t-il pas eu les bonnes formations ? Était-il trop peu expérimenté pour un poste de cette envergure ? Il n’est pas question de malchance ou de manque de préparation dans cette histoire, mais bien de volonté. Il a mutilé ses patients de sang-froid, tel un tueur en série.
Dr Death : éponge et vis laissées dans le corps des patients
Des fautes médicales ou des mutilations volontaires ? Interrogé par Le Parisien, le comédien Christian Slater (qui, dans la série, incarne un chirurgien prêt à tout pour faire éclater la vérité) en dit plus sur cette personnalité complexe : "On se penche sur le fonctionnement d’un sociopathe narcissique. On assiste à l’éclosion de ce personnage et à la construction pas à pas, toujours plus près du désastre, de cet homme qui se prend pour Dieu".
Certains témoins, qui ont côtoyé le vrai Dr Death dans la salle d’opération, ont raconté qu’il était dans un état tellement piteux durant les chirurgies - c'était un consommateur de drogue régulier - que ses erreurs ont conduit à la mort de deux patients. Sur 37 personnes opérées, il en tue donc deux et en blesse 31 autres. Une éponge ou une vis ont également été laissées dans le corps de certaines de ses victimes... Quelques-unes se sont réveillées paralysées ou avec des douleurs permanentes, les empêchant désormais de tenir debout ou de marcher sans canne. Pourtant, il a fallu du temps avant que le médecin perde son habilitation à exercer…
Dr Death : inexpérience ou malveillance ?
En échappant pendant deux ans à la sanction, Christopher Duntsch a pu opérer en toute impunité. Finalement arrêté en 2015, il a été jugé deux ans plus tard et condamné à la prison à perpétuité. Alors, mauvaise formation ou volonté de faire du mal ? Ses avocats ont plaidé la première explication, arguant qu’il s’agissait avant tout d’un problème dans la formation des médecins et dans le fonctionnement des hôpitaux. L’accusation, au contraire, a souligné qu’il s’agissait avant tout de malveillance, car le chirurgien savait très bien ce qu’il faisait et dans quel état il était au moment de prendre le bistouri. C’est cette dernière version qui a été retenue par les membres du jury, ces derniers le condamnant à la prison à vie.