Cour d'assises de Paris : un homme comparaît pour avoir jeter sa fille sur le périphériqueIllustrationIstock
Ce lundi 27 septembre, un homme est jugé aux assises de Paris pour tentative de meurtre. Il est accusé d'avoir jeté sa fille de deux ans sur le périphérique, avant de lui-même sauter dans le vide.
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Il est aux environs de 20 heures, le 18 décembre 2018. La nuit est déjà tombée sur la capitale. Sur un pont surplombant le périphérique parisien, près de la porte de Vincennes, deux adultes, un homme et une femme, se disputent un jeune enfant, leur fillette âgée de deux ans et dix mois. Soudain, un hurlement retentit. L’homme a jeté l’enfant par-dessus le pont, avant de lui-même sauter dans le vide, rapporte Le Parisien. Plusieurs témoins assistent à la scène selon le quotidien.

"L’enfant était dans les bras de l’un et l’autre tentait désespérément de le lui arracher des bras", aurait déclaré une infirmière, présente au moment des faits, aux policiers de la brigade de protection des mineurs de la police judiciaire de Paris, selon les informations du Parisien. "Alors que je me trouvais à 10 ou 15 mètres, j’ai vu l’homme qui portait l’enfant le jeter par-dessus le pont, en contrebas sur le périphérique", aurait rapporté au journal un autre témoin. "Ce même homme est passé par-dessus la rambarde et s’est jeté à son tour dans le vide".

La fillette entre la vie et la mort

D'après nos confrères du Parisien, la chute fait plus de sept mètres. Pourtant, la fille et le père sont toujours en vie, mais le pronostic vital de l’enfant est engagé. Souffrant d’un "traumatisme cranio-facial grave" avec "hématome sous-dural frontal" et "hémorragie méningée" selon le quotidien francilien, elle est immédiatement emmenée à l’hôpital Necker, dans le XVe arrondissement de Paris. Aujourd’hui âgée de cinq ans, la fillette va "plutôt bien", indique l’avocat de la mère, Maître Dominique Alric, mais son état "n’est pas consolidé".

Le père, alcoolisé, est grièvement blessé après la chute, "mais sur ses deux jambes", rapporte Le Parisien. L’homme n’était pas inconnu des services de police.

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Problèmes d’alcool et violences conjugales

Le soir des faits, l’homme était sous contrôle judiciaire pour violences conjugales. Son épouse, dont il était séparé depuis peu, avait déjà déposé deux plaintes contre lui, rapporte Le Parisien, la dernière datant de moins de quinze jours avant le drame. Gifles, étranglements, viol... les violences conjugales auraient débuté quelques mois après la naissance de leur fille, parce que l’homme « avait le vin mauvais », selon la mère. Il avait été interdit de rendre visite à son épouse ou à entrer en contact avec elle, précise le journal, mais il l’aurait convaincu de le voir, disant "qu’il voulait offrir un cadeau à sa fille avant son départ en vacances en Algérie."

Il affirmera devant le juge que la chute était accidentelle…

Quatre jours de procès

Ce lundi 27 septembre, et pour quatre jours, l’homme comparait devant la cours d’assises de Paris. Si la mère de famille est convaincue que le geste de son mari était volontaire et qu’il "voulait se suicider avec elle [pour lui] faire du mal", l’accusé assure que c’était un accident, précisant "ne pas se rappeler des faits avec précision."

Le juge, lui, n’a pas été convaincu par l’affirmation de l’accusé, qui comparaitra pour tentative de meurtre selon Le Parisien. "Mon client va comparaître avec cette volonté d’apporter la vérité", a déclaré son avocat, Maître Fanny Vial, au quotidien francilien. "Il veut expliquer ce qu’il s’est passé ce soir-là. Il le doit à sa fille et à son ex-femme."