Ce lundi 25 novembre est celui de la journée internationale de lutte contre la violence faite aux femmes. Zoom sur The Sorority, cette application réservée aux femmes et aux minorités de genre qui propose de leur...
Mia, huit ans, est enlevée le 13 avril 2021 dans un village des Vosges. Le soir-même, une alerte enlèvement est lancée, et la France entière est à la recherche de cette enfant qui était hébergée chez sa grand-mère au moment du rapt. Sa mère, Lola Montemaggi, n'était plus autorisée à la voir seule. La mère et sa fille ont été retrouvées dans un squat en Suisse, quelques jours après la disparition. Dès le début de l'enquête, la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) a lié l'enlèvement de l'enfant à des "thèses conspirationnistes mêlant pédophilie et enfants placés par les services sociaux", relève Le Parisien.
Cet enlèvement, minutieusement préparé, a été organisé à la demande de la mère de la fillette, qui n'avait plus le droit de la voir. Cette femme de 28 ans avait perdu la garde de Mia pour avoir tenu des propos suicidaires devant elle et pour avoir refusé de collaborer avec les services judiciaires et éducatifs. Les cinq suspects, mis en examen pour l'enlèvement de la fillette auraient une cause commune. Le magistrat, cité par le quotidien francilien, résume cette pensée : "Ils pensent que les enfants placés dans le cadre de la protection de l’enfance sont enlevés injustement à leurs parents".
Affaire Mia : des conspirationnistes qui souhaitent "stopper les placements abusifs d'enfants"
Depuis dimanche 18 janvier, Rémy Daillet-Wiedemann fait l'objet d'un mandat d'arrêt international. Ce quinquagénaire, adepte des thèses conspirationnistes, a créé un site sur lequel il dit vouloir "stopper les placements abusifs d'enfants". Il est suspecté d'avoir influencé, d'une manière ou d'une autre, les cinq personnes suspectées d'être à l'origine de l'enlèvement. Cet homme avait également créé une cagnotte qui visait à financer la récupération d'enfants "enlevés indûment à leur famille". Désormais fermée, la cagnotte avait récolté 8 000 euros. La cible principale de ces conspirationnistes ? Les services sociaux...
Affaire Mia : "Les élites sont des satanistes pédocriminels d'État"
Laurent Nunez, coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme, tente d'expliquer la logique des conspirationnistes dans les colonnes du quotidien francilien. "L’État peut être vu comme responsable de l’enlèvement d’enfants retirés à leurs parents, pour des raisons de sécurité injustes à leurs yeux", remarque-t-il. Il fait le lien avec les complots anti-services sociaux. La mère de Mia, elle-même, relayaient des théories de ce genre sur son profil Facebook. Elle affirmait entre autres que "les élites sont des satanistes pédocriminels d'État", et partageait des publications indiquant que les services sociaux "soustraient un nombre incroyable d’enfants - en augmentation constante - des soins de leurs parents affectueux, en se servant d’excuses ridicules et honteuses".
La vingtenaire évoque même des "abus sataniques"...
Affaire Mia : des croyances qui trouvent leur origine dans un "état psychique délabré"
Lola Montemaggi ne s'arrête pas là. La mère de Mia évoque également des "abus sataniques sur des enfants", affirmant ainsi que des célébrités et des politiques pratiquent la pédophilie... Et des "rituels de sacrifice d'enfants", dont ils boiraient le sang. "Voilà pourquoi il y a tant d’enfants qui disparaissent chaque jour aux quatre coins du monde", affirme-t-elle. Tristan Mendès France, spécialiste des thèses conspirationnistes, estime qu'il y a toujours une cause première à l'adhésion de ce type de croyances. "Un état psychique délabré, ou une personne en grande fragilité, qui va trouver dans l’offre complotiste, qui explose en ligne aujourd’hui, les éléments qui vont conforter son inclinaison", explique le spécialiste.