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Une tempête médiatique. C’est littéralement dans un tourbillon de caméras et de micros que sont tombés Jean-Marie et Christine Villemin, quelques heures seulement après la disparition de leur petit garçon. En octobre 1984, la France entière découvre le village de Lépanges-sur-Vologne, plongé dans l’automne, où un drame sans nom vient de se jouer avec la mort de Grégory Villemin. Enlevé devant chez lui, il a été retrouvé les pieds et les mains liés dans la Vologne, une rivière des Vosges.
Affaire Grégory : Jean-Michel Bezzina a-t-il existé ?
L’affaire dépasse très vite les frontières du département, puis de la région, intéressant les médias nationaux, parfois même internationaux. Des journalistes de Paris sont envoyés à Lépanges, avec comme mission de rapporter une nouvelle information, un témoignage, une photo de la famille endeuillée. La série Une affaire française, diffusée actuellement sur TF1, met en lumière le rôle des journalistes dans le dossier, dont certains étaient présents dès le début. Si le personnage de Jeanne Lombardie, joué par Laurence Arné, est inventé, celui de Jean-Michel Bezzina ne l’est pas.
C’est Michaël Youn qui prête ses traits au journaliste de RTL et d’autres grands médias français, présent dès l’épisode un. Il est, en effet, le premier à obtenir une citation de Jean-Marie Villemin, arrivant directement chez lui avec son micro et lui posant quelques questions. Si ce passage a déjà surpris les téléspectateurs lors de la diffusion, les épisodes de cette semaine ont soulevé encore plus de questions… Le journaliste a-t-il eu un rôle aussi déterminant dans la réalité ? A-t-il vraiment orienté les soupçons vers Christine Villemin ? On fait le point.
Affaire Grégory : la certitude de Jean-Michel Bezzina
Au moment de l’affaire Grégory, Jean-Michel Bezzina travaille pour huit médias différents, dont RTL, Le Figaro, France Soir et Le Parisien. Dans ses articles, il sous-entend à plusieurs reprises que Christine Villemin, la mère du petit garçon, pourrait être à l’origine de sa mort, a rappelé Michaël Youn dans les colonnes du Figaro. "Mon personnage a véhiculé la théorie selon laquelle, c’était la mère qui aurait pu assassiner son fils. Il était intéressant d’analyser le cheminement de sa pensée, car il était sincère. Comment peut-on se tromper en restant sincère ?", s’interroge-t-il.
Dans la fiction de TF1, un pacte est même passé entre Jean-Michel Bazzina, le policier Jacques Corazzi et l’avocat Gérald Welzer, représentant des époux Laroche. L’objectif : orienter l’enquête en cours vers Christine Villemin. Celui-ci a-t-il vraiment existé ?
Affaire Grégory : un pacte autour de Christine Villemin ?
Une rencontre secrète entre un journaliste, un policier et un avocat ? Dans son livre Le secret de la Vologne, qui mêle fiction et réalité rappelle L’Est républicain, le policier Jacques Corazzi évoque cet accord. Au contraire de l’avocat Gérard Welzer, qui a toujours nié l’existence d’un tel pacte entre les trois hommes. Jean-Michel Bezzina n’a jamais pu donner sa version, car il est mort avant la révélation de cette possible entente.
Une chose est sûre, le journaliste était persuadé de la culpabilité de Christine Villemin, tout comme son épouse. Dans son documentaire consacré à l’affaire Grégory, Netflix donne la parole au journaliste de Paris Match Jean Ker, lui aussi envoyé à Lépanges-sur-Vologne. "Il m'a dit : 'Si la petite Christine avait tué son fils, ce serait quand même plus intéressant pour tes lecteurs", affirme-t-il face caméra, parlant de son confrère, Jean-Michel Bezzina.