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C’est un énième rebondissement, 36 ans après le début de l’affaire. Marie-Christine Chastant-Morand, avocate de Christine et Jean-Marie Villemin, annonce que la justice a accepté cinq des six demandes de ses clients, notamment celles concernant de nouvelles analyses génétiques. Des prélèvements seront donc réalisés prochainement sur 37 nouvelles personnes, qui gravitent autour des parents du petit Grégory.
Affaire Grégory : l'ombre de Bernard Laroche
Faut-il s’attendre à une réponse, plus de trois décennies après le meurtre du petit garçon ? Les enquêteurs vont se plonger une nouvelle fois dans les événements du mois d’octobre 1984, dans les Vosges. Le 16 octobre, Christine Villemin signale la disparition de son fils Grégory, âgé de quatre ans, alors qu’il jouait devant la maison familiale de Lépanges-sur-Vologne. Le petit corps sans vie est retrouvé seulement quelques heures plus tard dans la Vologne, les pieds et les mains liés par des cordelettes. Son bonnet est rabattu sur son visage. Très vite, les enquêteurs ont l’intuition que la réponse à cette affaire se trouve dans l’entourage des époux Villemin. Ils ne se sont pas trompés.
En 1984, lors d’une audition par les gendarmes, Murielle Bolle accuse Bernard Laroche, le cousin germain de Jean-Marie Villemin, d’avoir enlevé et tué le petit garçon alors qu’elle se trouvait avec lui. Elle se rétracte quelques jours plus tard, mais les avocats des époux Villemin sont persuadés qu'elle a subi des pressions familiales pour revenir sur ses accusations. Le procès-verbal de la jeune fille devient alors une pièce maîtresse de l’accusation, mais son audition a été annulée en 2020 par la cour d’appel de Paris car elle a eu lieu sans la présence d’un avocat ou de ses parents, alors qu’elle était mineure. Sans ce procès-verbal, quel est désormais le scénario privilégié ?
Affaire Grégory : "Un crime collectif commis par différents personnages"
En 1984, Murielle Bolle avait réitéré ses accusations contre Bernard Laroche devant le juge d’instruction et ce procès-verbal n’a pas été annulé. Pour les avocats des époux Villemin, Bernard Laroche pourrait donc bien être impliqué et le scénario du drame est celui d’un acte "collectif". Invité sur franceinfo, Me Thierry Moser, qui représente Christine et Jean-Marie Villemin depuis trente ans, a déclaré : "Nous pensons, les époux Villemin et moi-même, qu’il s’agit d’un crime collectif commis par différents personnages". "Nous voyons à peu près qui a fait quoi, et comment et pourquoi", ajoute-t-il auprès du site, avant de conclure : "Nous pensons que dans le cadre de ce crime collectif, Bernard Laroche a malheureusement joué un rôle actif". Ce n’est pas la première fois que le "clan Laroche" est au cœur de l’enquête, mais qui sont ses membres ?
Affaire Grégory : le "clan Laroche" au centre de l'enquête
Les noms de quatre familles sont évoqués dans l’affaire du petit Grégory Villemin. Parmi elles, le "clan Laroche", au centre de l’enquête depuis 2017 et l’analyse graphologique des lettres de menaces reçues par les époux Villemin peu avant l’enlèvement de leur fils. Selon les enquêteurs, Bernard Laroche pourrait être le ravisseur de Grégory Villemin et l’avoir confié à d’autres personnes, qui l'ont tué.
Dans ce "clan" se trouvent donc le cousin germain de Jean-Marie Villemin, mais aussi Jacqueline et Marcel Jacob, proches de Michel Villemin, oncle paternel de Grégory et décédé en 2010. Marcel Jacob est le frère de Monique Villemin, née Jacob, grand-mère du petit Grégory et décédée en avril 2020. C'est elle qui a élevé Bernard Laroche au décès de sa soeur. Au fil des années d'enquête, plusieurs proches de la famille ont affirmé que c'est elle qui pouvait détenir la clef de l'énigme.
En 2017, au moment de la mise en examen des époux Jacob, le procureur général de Dijon déclarait : "Les investigations montrent que plusieurs personnes ont concouru à la réalisation du crime. Quelques jours avant le passage à l’acte, des repérages et surveillances ont été réalisés, opérés par un homme portant une moustache et quelque fois accompagné d’une femme". Les nouvelles analyses ADN acceptées par la justice permettront peut-être d'apporter une preuve scientifique à ce dossier, sans laquelle il ne connaîtra jamais de fin.
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