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Fiscalité attractive, souplesse de sortie… Le Plan d’Epargne Retraite (PER) est un outil financier intéressant pour quiconque souhaite préparer sa cessation d’activité tout en s’évitant de lourds impôts sur le revenu. Ou presque, explique le site spécialisé Boursorama, qui consacrait une chronique à la promotion du produit d’épargne en décembre 2020. “Ce dispositif est intéressant pour l'ensemble des particuliers”, écrivaient alors nos confrères, tout en soulignant certains de ses avantages.
Comme de nombreux autres articles de presse, celui-ci insiste donc sur la souplesse du PER, qui permet de récupérer l’épargne mobilisée de façon anticipée, notamment en cas d’accidents de la vie - comprendre, un décès, un surendettement, une invalidité, etc… - ou l’achat de sa résidence principale. Il offre aussi la possibilité d’opter pour différents types de gestion de l’épargne et permet de prendre en compte l’horizon d’investissement. En outre, les souscripteurs peuvent déduire leurs cotisations annuelles dans la limite des plafonds fixés par la loi.
Pour autant, assure Maître Thomas Carbonnier, cela ne suffit probablement pas à l’emporter sur ses (nombreux) défauts. Explications.
Et si le PER n’était pas aussi incroyable que l’on prétend ?
Certes, le nouveau PER introduit par la loi PACTE a souvent été présenté comme un produit d’épargne presque providentiel. Mais l’avocat fiscaliste, enregistré au barreau de Paris ne souscrit guère à cette analyse, contre laquelle il s’inscrit même en faux. “Le PER est pensé sur toute une vie active. Dès lors, je ne vois pas comment un tel placement pourrait être adapté. Dans trente ans, la vie de quiconque aura souscrit un PER aura mécaniquement changé. Il aura peut-être eu besoin de casser la tirelire à la suite de bouleversements inattendus, comme la naissance d’un enfant ou un changement de statut marital, par exemple. Parce que tout ceci est très difficile à prévoir, il ne me semble pas pertinent de bloquer son épargne aussi longtemps”, assène d’entrée de jeu le conseil, associé du cabinet EQUITY AVOCATS. Ce n’est pas le seul doute qu’il émet à l’encontre de la prétendue souplesse du PER…
Les problèmes du PER : empiler des frais et une défiscalisation peu intéressante ?
“Il ne faut pas non plus perdre de vue qu’en optant pour un plan d’épargne retraite, on empile sans cesse des frais. Le support sur lequel est placé le PER engendre des frais, le PER en tant que tel engendre des frais de gestions… En bref, sauf à décider de placer son argent sur un produit risqué, le danger est clair : les charges ont de quoi altérer le rendement attendu”, alerte encore Thomas Carbonnier pour qui le PER n’est pas optimal si l’investisseur espère “gérer son argent en bon père de famille”.
Les risques ne se limitent cependant pas à ce seul aspect. “Ne perdons pas de vue qu’il sera très difficile de prédire sa situation fiscale sur trente ans. Il n’est pas non plus possible d’affirmer avec certitude quelles seront les taxes dans quelques décennies. En somme, il y a beaucoup de variables et d’inconnues pour que l’équation reste lisible. Certes, c’est un placement pensé de façon intéressante et bourré de bonnes intentions. Pour autant, je ne suis pas sûr qu’il corresponde aux besoins réels des Françaises et des Français”, explique encore l’avocat fiscaliste.
Les problèmes du PER : l’ouverture de créances et non de dettes
Par ailleurs, quoique cela ne concerne pas que ce produit, le PER s’accompagne d’un autre problème. Majeur, aux yeux de Thomas Carbonnier. “Je l’ai déjà dit, ma crainte porte moins sur la re-fiscalisation des sommes à la sortie du plan que sur le potentiel changement des règles de l’épargne d’ici à la cessation d’activité des Françaises et des Français qui ouvrent un PER”, commence-t-il d’abord, avant d’aborder le coeur du soucis.
“En outre, il me semble important de rappeler que nous parlons de créances, pas de propriétés. L’argent qui est placé sur un PER n’appartient pas à l’investisseur, sur le plan juridique. Ce qui signifie qu’en cas de faillite, il ne vous restera plus que vos yeux pour pleurer…”, signale le fiscaliste.
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