Canicule : comment survivre à des températures de plus de 50°C d’ici 2050 ?AFP
Selon Météo France, l'hexagone pourrait connaître des pics de chaleur de plus de 50°C l'été à partir de 2050. Petit tour d'horizon des solutions envisageables pour faire face à ces températures record.
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Des étés de plus en plus difficiles à supporter

Des températures pouvant dépasser 50°C durant l’été ! Voilà le scénario qui pourrait nous attendre durant la deuxième moitié du siècle, selon un expert de Météo France interrogé par France Inter. "Nous estimons qu’à l’horizon 2021-2050, que l’on prenne un scénario optimiste ou non, la fréquence des vagues de chaleur pourrait doubler en comparaison avec la période 1981-2010. A cela faut-il encore ajouter que les vagues de chaleur dureront potentiellement plus longtemps et seront aussi plus intenses avec des pics de chaleur plus élevés", confirme à Planet.fr François Jobart, météorologue à Météo France.

Pire encore, selon le spécialiste, si rien n’est fait pour le climat, "le scénario catastrophe indique que l’intensité des vagues de chaleur sera multipliée par cinq durant la période 2071-2100 par rapport à 1981-2010". Habitués à un climat tempéré, les Français n’auront d’autres choix que de s’adapter. D’ici là, mieux vaudra s’installer à la campagne pour supporter l’été.

En effet, dans les villes, le phénomène d’îlots de chaleur urbains risque d’aggraver la situation. Plusieurs raisons permettent d’expliquer ce phénomène. "La couleur très minérale des bâtiments en ville concentre la chaleur, l’orientation des bâtiments produit, elle, un effet canyon avec un vent qui s’engouffre dans certaines rues et pas d’autres, l’absence de végétation et d’espaces verts, le trafic et la pollution renforcent également cet effet de chaleur", énumère Marc Barra, écologue à l’agence régionale de la biodiversité Île de France (ARB îdF).

Reverdir les villes : la solution miracle ?

Toutefois, plusieurs solutions existent déjà pour lutter contre les pics de chaleur, ou du moins pour en estomper l’intensité. Repeindre les toits des villes à l’aide d’une peinture de couleur blanche réflective permet, par exemple, d’emmagasiner moins de chaleur. Autre solution : asperger les rues d’eau pour les rafraîchir.

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Pour Marc Barra, ces solutions ne sont néanmoins pas très satisfaisantes sur le long terme. "Gaspiller de l’eau au moment où on en a le plus besoin n’est pas forcément une bonne idée. De même que repeindre des bâtiments en blanc revient à utiliser des tonnes de peinture, ce qui n’est pas forcément bon pour le bilan carbone", analyse-t-il. Selon l’expert, la meilleure solution reste de reverdir les villes : "une rue végétalisée peut permettre un rafraîchissement local de 1 à 4°C. Plus la superficie végétalisée est importante, plus le rayon de rafraîchissement ressenti est important. Durant la dernière canicule, des écarts de température allant jusqu’à 8°C ont été enregistrés entre Paris et sa périphérie, beaucoup plus verte".

Créer des espaces verts, favoriser les forêts urbaines, planter plus d’arbres sur les trottoirs, végétaliser les toits et façades des bâtiments sont autant de solutions envisagées pour reverdir les villes et lutter contre le réchauffement climatique. De plus, elles ne sont pas utiles qu’en été. "Lors des forts orages hivernaux, la végétation permet d’éponger l’eau", explique Marc Barra tout en ajoutant que "végétaliser coûte également moins cher que les solutions techniques comme repeindre les toits en blanc". Un retour à la nature auquel de nombreux citadins aspirent d’ores et déjà en cette période estivale.