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Poulidor était-il riche ? Il a acheté sa voiture à crédit
"Avec Poulidor, la persévérance, l'économie et la fidélité paient toujours", écrivait Télé Star, en juillet 2015, dans le cadre d'un rapide portrait du champion défunt. Le magazine télévision revenait notamment sur la réputation de fourni que s'est fait le coureur après des années à courir les pistes de France sur son vélo. Une anecdote revient : l'achat à crédit de sa voiture, qu'il aura conservé plusieurs décennies.
En 1995, "Poupou" était encore l'heureux propriétaire de son premier véhicule, à en croire la "légende" relaté par le titre de presse. Une mercedes achetée grâce à l'argent de son père, choisie spécialement pour pouvoir y ranger ses vélos. Parce qu'il n'était pas encore en mesure de se la payer sans aide, il a donc emprunté la somme dont il avait besoin à son paternel, lui promettant supposément de restituer son crédit en intégralité une fois qu'il aurait remporté le Maillot Jaune. Ce qu'il n'a, hélas pour lui, jamais fait. Il n'aurait donc jamais remboursé son père. Pour le récompenser de sa fidélité Mercedes lui a d'ailleurs offert un nouveau modèle en 95, alors que le sien affichait quelques 740 000 kilomètres.
Cela soulève une question : tout champion qu'il était, Raymond Poulidor était-il riche ? A en croire Libération, il était mieux payé que son rival Jacques Anquetil. Pourtant, rappelle Télé Star, en 1970 le Tour de France ne créait pas encore de millionnaires. De son propre aveux, comme il l'a écrit dans Poulidor par Poulidor (co-signé avec Jean-Paul Brouchon et publié aux éditions Jacob Duvernet en 2004), il fut engagé par Antonin Magne au sein de l'équipe cycliste Mercier pour un salaire de 25 000 francs, dans les années 50.
Poulidor était-il riche : ce que gagnent vraiment les coureurs du tour de France
"En France, le salaire moyen dans le peloton professionnel français est de 5 400 euros net", explique Pascal Chanteur, président de l'Union nationale des cyclistes professionnels (UNCP), dans les colonnes des Echos. Cependant, il existe quelques variations : un néo-pro français toucherait a minima 34 336 euros brut annuels, s'il court pour une équipe de première division. S'il est moins bien côté, il ne percevrait plus que 29 347, voire 20 900. Pour un coureur professionnel, la division joue aussi puisque le salaire varie entre 41 532 euros, 34 882 euros et 20 900 euros bruts, encore une fois. Il paraît cependant légitime de penser que Raymond Poulidor ne figurait pas parmi les moins bien payés.
"Pour un Bobet, un Anquetil ou un Poulidor pour qui le vélo fut un instrument de réussite sociale, combien de travailleurs au rabais terminant le Tour avec 500 ou 1 000 francs en poche ?", questionnait déjà Charles André Chaumont, militant socialiste, en 1973.
Poulidor était-il riche ? Des origines modestes
Ce qui est sûr, c'est que Raymond Poulidor, mort à 83 ans était issu d'une famille modeste. Né dans la Creuse, rappelle France Bleu, il est le fils d'agriculteurs. Pendant son enfance, ils ont emménagé dans une ferme, au lieu-dit Les Gouttes. La bâtisse fait aujourd'hui office d'auberge.
Des années après avoir quitté le cocon familial, le cycliste a préféré rester près de son chez soi : comme le rappelle Le Point, il vivait en effet à Saint-Léonard-de-Noblat, en Haute-Vienne. A titre informatif, le prix moyen au m² pour un appartement s'établit à 1082 euros (oscillant entre 626 et 1301 en fourchette basse/haute respectivement) et à 1131 euros (654/1360 euros) pour une maison, d'après Meilleursagents.
Raymond Poulidor, qui était connu pour son caractère économe, n'a jamais cessé de s'arrêter au monde du cyclisme. Même quand il ne montait plus sur un vélo : l'homme était, en effet, consultant pour la marque de vélos portant son nom, souligne .Ouest-France