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Où en est Rachida Dati ?
Lâchée par Nicolas Sarkozy lors du remaniement de juin 2009, Rachida Dati a quitté son poste de ministre de la Justice après deux ans d’activités tumultueuses, pour "échouer", depuis, au Parlement européen (en tant qu'eurodéputée). Elle est également maire UMP du VIIe arrondissement de Paris depuis le 29 mars 2008. Ecartée des projecteurs, l’ancienne vedette du gouvernement Fillon I et II vise désormais la deuxième circonscription de Paris (Ve, VIe et VIIe arrondissements) pour effectuer son grand retour politique, aux législatives de 2012. Elle devra affronter François Fillon, qui brigue également ce fief historique de la droite pour accéder ensuite (en 2014) à la mairie de Paris. Entre eux la guerre est déclarée. Et Dati a chargé la première.
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A l’attaque contre Fillon
Selon les propos rapportés d’une de ses proches, Rachida Dati "ne veut rien céder. Pour elle, c'est une question de principe". Pas de doute, l'ex-garde des Sceaux ne veut pas que François Fillon se présente aux élections législatives à Paris, et encore moins dans sa circonscription. Pour le contrer, Dati enchaîne les petites phrases qui font mal : "François Fillon, c'est le Premier ministre de la France, je suis choquée qu'au lieu de s'occuper des Français et de leurs difficultés, il est en Corée, au Japon", a-t-elle lancé, dimanche 26 octobre, dans l’émission Radio France Politique, se disant également "choquée qu'il soit plus préoccupé par son avenir personnel". L’annonce de la candidature du Premier ministre aux législatives, le 12 octobre, semble avoir rendu Rachida Dati furieuse contre lui. Toujours sur Radio France, l’eurodéputé a affirmé que le Premier ministre a fait recruter le fils de Jean Tiberi au ministère des Finances afin d’obtenir le soutien du maire du Ve arrondissement. Et rajoute encore qu’"il a embauché quelqu'un du Conseil de Paris pour suivre les affaires parisiennes pour son implantation dans Paris", avant de conclure : "je n'ai pas les mêmes moyens et je n'ai pas son pouvoir".
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Répliques de Fillon et de l’UMP
Au surlendemain des attaques lancées contre lui, François Fillon s’est exprimé (le 28 octobre) face aux députés UMP en disant vouloir "ignorer les mesquineries et les provocations qui nous détournent de nos devoirs" et qui "seront jugées sévèrement pas nos compatriotes". Et le Premier ministre d'ajouter : "la situation nous interdit à tous de tomber dans la petite politique".
Plus tôt dans la journée, plusieurs responsables UMP s’étaient déjà chargés de préparer le terrain : "Mme Dati a un mandat de maire, elle est député européen. Ce sont deux responsabilités importantes, il faut qu'elle les assume plutôt que de marquer des buts contre son camp", a ainsi commenté Bernard Accoyer, le président de l'Assemblée nationale. Tandis que Valérie Pécresse, ministre du Budget et porte-parole du gouvernement, a qualifié d’"irrespectueux" les propos de Rachida Dati et la venue de François Fillon à Paris de "chance" pour la capitale et la région Ile-de-France.
Copé joue les casques bleus
Plus diplomate, le patron de l’UMP Jean-François Copé a lancé lundi une mission de médiation. "Mon rôle n'est pas de commencer par sanctionner mais de mettre un casque bleu pour mettre autour de la table les gens qui appartiennent à la même famille politique", a-t-il expliqué mardi sur France 2, assurant que la majorité "a besoin de tout le monde".
Enfin, Nadine Morano a confié mercredi matin son "ras-le-bol" de la polémique entre Dati et Fillon, lors du bureau politique de l'UMP : "A un moment ça suffit, au moment où le président de la République et le Premier ministre sont totalement concentrés sur le sommet européen, je trouve totalement indécent qu'on puisse se comporter de cette manière, surtout quand on sait que Rachida Dati a été servie sur un plateau en or massif", a déclaré à l'AFP la secrétaire d’Etat au travail.
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Dati en phase de détournement ?
"Elle ira jusqu'au bout car elle est humiliée. Elle a de la ressource et, des coups bas, elle en a reçu d'autres !" a assuré la centriste Véronique Delvolvé-Rosset, à propos de Rachida Dati qui est de plus en plus isolée à Paris. Au point que, selon plusieurs sources UMP, l’ex-garde des Sceaux pourrait finalement abandonner la 2e circonscription et se rabattre sur la 12e, qui couvre le nord du XVe arrondissement et le sud du VIIe. Un territoire déjà occupé par le député UMP Philippe Goujon, président de la fédération UMP de Paris et proche soutien de... François Fillon.
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