De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Six mois de mystère. La nuit du 15 au 16 décembre 2020, Delphine Jubillar se volatilise sans laisser la moindre trace. Dans le petit village de Cagnac-les-Mines (Tarn), personne ne sait ce qui est arrivé à cette femme appréciée de tous. Mère de famille aimante, infirmière dévouée, amie fidèle... Ses proches n'hésitent pas à parler d'elle en des termes très élogieux. Pour les enquêteurs, l'hypothèse du départ volontaire ne tient pas : la trentenaire n'aurait jamais abandonné ses deux enfants.
Alors qu'ils font mine de n'avoir aucune piste, les gendarmes chargés de l'affaire dirigent très vite leurs soupçons sur l'époux de la disparue, Cédric Jubillar. Pendant des semaines, ils mènent leurs investigations dans le plus grand secret afin de gagner la confiance du suspect. La justice ira jusqu'à lui accorder le statut de partie civile : de la sorte, le trentenaire ne pouvait pas s'imaginer être dans le viseur des enquêteurs.
Cédric Jubillar : la couette "n'a nullement été cachée" selon son avocat
L'affaire est bouleversée le mercredi 16 juin, lorsque l'artisan plaquiste est interpellé sur son lieu de travail puis placé en garde à vue. On apprend alors que les enquêteurs ont relevé un nombre important d'incohérences dans le discours de Cédric Jubillar. Si le trentenaire nie en bloc avoir un lien avec la disparition de sa femme, il sera tout de même mis en examen pour "homicide volontaire sur conjoint" deux jours plus tard.
Lors d'une conférence de presse, le procureur de la République Dominique Alzéari a listé les éléments qui laissent penser que le mari de Delphine Jubillar aurait un lien avec sa disparition. Parmi eux, le fait que le suspect aurait mis la couette de son épouse dans la machine à laver quelques minutes avant l'arrivée des gendarmes... Soit en pleine nuit. Le siphon du lave-linge serait soumis à des analyses afin de retrouver d'éventuelles traces de sang. Dans les colonnes de La Dépêche, l'avocat de Cédric Jubillar conteste fermement cet élément. "On entend aujourd'hui que cette couette est présentée comme un élément à charge alors même que cet effet n'a nullement été caché et était à la disposition des enquêteurs. Cédric Jubillar n'a jamais cherché à la faire disparaître", indique Maître Jean-Baptiste Alary.
L'homme de loi conteste également d'autres éléments avancés par les enquêteurs...
Cédric Jubillar : l'argument du podomètre jugé "fallacieux"
La nuit de la disparition de Delphine, Cédric Jubillar a indiqué aux enquêteurs avoir cherché sa femme dans toute la maison avant leur arrivée. Seulement voilà : le podomètre du suspect aurait indiqué qu'il n'a effectué que quarante pas ce jour, alors qu'il en a fallu plusieurs centaines aux gendarmes pour faire le tour de la maison.
Interrogé à ce sujet par le quotidien régional, Maître Jean-Baptiste Alary conteste également cet élément. "La présentation du parquet de Toulouse sur le podomètre aussi est fallacieuse. En effet, pour qu'un téléphone enregistre des déplacements humains, encore faut-il qu'il soit allumé et que la personne le détienne", souligne l'homme de loi.
Au-delà de l'enquête, l'avocat du suspect déplore également le portrait qui est fait de son client.
Cédric Jubillar : sa consommation de cannabis "opportunément surestimée" ?
Dans les colonnes de Ouest France, l'avocat de Cédric Jubillar revient également sur le portrait qui est fait de son client dans les médias."Sa consommation de drogues a été opportunément surestimée. C'est toujours mieux si l'on a affaire à un dangereux toxicomane", déplore l'homme de loi. Le suspect fumerait en réalité "deux à trois pétards par jour", d'après Maître Jean-Baptiste Alary. "Oui ça a un impact sur le budget, de l'ordre de 180 € par mois environ (...) pour ce qui est de l'impact sur son état psychique, je ne suis pas en mesure de l'évaluer", conclut-il.