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Le Roi en mauvaise posture
Prévue pour mercredi dernier, l’inauguration de l’exposition La bestia i el sobirà ("La bête et le souverain") a été annulée le jour même à cause d’une œuvre sulfureuse, rapporte Les Inrocks. En cause, la sculpture Haute Couture 04 Transport de l’artiste autrichienne Inès Doujak montrant le souverain ibérique à quatre pattes sur un tas de casques allemands et chevauché par la féministe bolivienne Domitia Barrios de Chúngara, elle-même sodomisée par ce qui ressemble à un loup.
La censure de l’œuvre est l’épilogue d’une bataille entre la direction du musée et les commissaires de l’exposition. Ces derniers, favorables à son maintien, voyaient dans la sculpture une dénonciation "des archétypes du pouvoir" quand la direction la jugeait "inadéquate et contraire à la ligne éditoriale du Musée [d’art contemporain de Barcelone]".
Le nuage phallique
Une œuvre polémique qui rappelle celle de l’artiste slovène Transit Cloud ("nuage passager") suspendue entre deux buildings à Auckland (Nouvelle-Zélande).
La sculpture en aluminium commandée par la ville pour la somme de 200 000 dollars néo-zélandais (130 000 euros), censée représenter un nuage donc, a tout l’air pour beaucoup d’un pénis géant.
L'arbre qui se dégonfle
Plus proche de nous, la polémique sur l’œuvre Tree ("arbre") de Paul McCarthy. La sculpture gonflable verte, installée sur la place Vendôme à Paris en octobre dernier, devait représenter pour son auteur un sapin de Noël tandis que d’autres y voyaient un plug anal.
En plein cœur de la polémique, la structure avait finalement été vandalisée avant d’être retirée.
Prière de ne pas exposer
En janvier, trois semaines après les attentats de Charlie Hebdo, par peur "d’incidents", une œuvre d’art représentant des escarpins posés sur des tapis de prière musulmans a été retirée d’une exposition à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine).
L’œuvre Silence de l’artiste Zoulikha Bouabdellah était en effet dans la ligne de mire de citoyens clichois d’obédience musulmane.
Les natures mortes plutôt que vivantes
Enfin, "l’œuvre d’art vivante" semble ne pas recueillir tous les suffrages. Ainsi, le 9 mars dernier, une exposition en Suède montrant deux vrais roms faisant la manche a créé la polémique. En décembre dernier à Paris, c’est l’exposition Exhibit B de Brett Bailey dénonçant le colonialisme qui avait fait grand bruit, à tel point qu’une manifestation d’opposants avait perturbé son inauguration.
En cause : de véritables acteurs Noirs rejouant les poses dégradantes des "zoos humains" de l’époque coloniale.