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C’était une étape capitale pour la majorité relative dont bénéficie le gouvernement. Ce mercredi 6 juillet 2022, Elisabeth Borne s’est rendue devant les parlementaires de l’Assemblée nationale et du Sénat, au Palais Bourbon, où elle a prononcé son premier discours de politique générale. Parce qu’elle a décidé de ne pas se soumettre au traditionnel vote de confiance, la Première ministre et son équipe exécutive font désormais l’objet d’une motion de censure, déposée par les divers groupes de la Nupes, l’alliance des forces de gauche qui a su conquérir la présidence de la Commission des Finances. Cependant, cette manœuvre menée de concert par La France Insoumise, Europe Ecologie-Les Verts ainsi que les partis communiste et socialiste n’aura pas empêché l’ancienne ministre du travail de dévoiler tout ou partie de son projet.
Face à l’inflation qui frappe le pays, Elisabeth Borne a notamment évoqué la question de l’énergie, informe Capital. Plus précisément, elle a parlé d’EDF, qu’elle entend renationaliser à 100%. "Je vous confirme aujourd'hui l'intention de l'État de détenir 100 % du capital d'EDF. Cette évolution permettra à EDF de renforcer sa capacité à mener dans les meilleurs délais des projets ambitieux et indispensables pour notre avenir énergétique", a-t-elle ainsi fait valoir.
Pourquoi faut-il renationaliser EDF et quel pourrait être l’impact sur les Français ?
“Plusieurs raisons justifient en effet la renationalisation d’EDF. Rappelons d’abord que les comptes de l’entreprise ont été considérablement dégradés par le bouclier tarifaire de Jean Castex et les mesures anti-inflation de façon générale”, explique d’entrée de jeu l’économiste Philippe Crevel, d’obédience libérale, pour qui il s’agit surtout de “sécuriser la société, écarter le risque de faillite”. “EDF aura désormais le poids de l’Etat derrière lui aussi souvent qu’il lui faudra emprunter ou faire face à une échéance un peu serrée”, observe-t-il encore.
Le volet écologique doit aussi être pris en compte, selon l’expert. “Des actionnaires du privé n’auraient peut-être pas investi l’argent nécessaire pour permettre la réalisation de la transition écologique telle que souhaitée par l’exécutif. En supprimant ces actionnaires, déjà très largement minoritaires, l’Etat s’assure que l’entreprise aura les moyens nécessaires pour mener à bien sa mission”, précise encore le directeur du Cercle de l’Epargne. Mais quel sera l’impact, au juste, pour le citoyen moyen ?
Renationalisation d’EDF : qu’est-ce que cela signifie pour votre portefeuille ?
La question qui taraude peut-être les Françaises et les Français, à l’heure où seul le pavois initialement brandi par Jean Castex les protège d’une forte hausse des prix de l’énergie, c’est celle de l’impact de la renationalisation. Faut-il s’attendre à une facture plus salée ? Éléments de réponse.
“Dans l’immédiat, il est peu probable qu’une renationalisation d’EDF entraîne de réels surcoûts pour les Françaises et les Français. Le bouclier tarifaire continuerait de toute façon à les protéger dans ce cas de figure”. Ceci étant dit, souligne Philippe Crevel, cela ne signifie pas qu’une telle opération n’aura aucun coût.
“Il faudra tout de même s’attendre au contre-coup : la nationalisation implique aussi l’indemnisation des actionnaires privés. Même si cela ne devrait pas représenter une dépense monstrueuse, c’est un coup à prévoir”, rappelle le spécialiste, qui n’est de toute façon pas convaincu que ce soit la meilleure façon de procéder pour le confort des clients. “Les entreprises publiques sont rarement les plus accommodantes", estime-t-il.
Energie : pourquoi il faudra de toute façon payer plus cher
Viendra un moment, rappelle Philippe Crevel, où la situation ne sera de toute façon plus tenable. Renationalisation ou non. “Pour l’heure, c’est l’Etat qui prend en charge pour les Françaises et les Français la hausse des prix. Un jour ou l’autre, ce ne sera plus possible de subventionner un tel service”, prédit le spécialiste, qui rappelle que le bouclier tarifaire vient lisser les prix plutôt que d'annuler la hausse.
“Il faudra forcément, à terme, penser à l’équilibre financier d’EDF.. Ce qui nécessite mécaniquement de revenir à des prix en phase avec la réalité économique et financière de l’entreprise comme du marché.