De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Entre la sécheresse et la guerre en Ukraine, les facteurs semblent tous être alignés pour faire souffrir le porte-monnaie des Français. De jour en jour, le nombre de secteurs qui parviennent à échapper à l’inflation ou aux potentielles ruptures de stocks diminuent. Cette fois, le miel qui est touché.
En effet, l'année 2022 semble dramatique pour les agriculteurs qui redoutent une production automnale extrêmement basse. Un phénomène qui serait, en partie, fortement favorisé par la sécheresse. Pour rappel, le miel que vous consommez dans votre yaourt ou votre tisane est issu d’un processus chimique, rendu possible grâce aux interactions entre les fleurs et les abeilles. En butinant une fleur, elles récoltent son nectar, qu’elles transforment ensuite en miel, ce dernier étant transféré aux autres abeilles au sein de la ruche. C’est ensuite au tour des apiculteurs d’intervenir : ils insèrent des feuilles de cire qui servent aux abeilles pour construire des alvéoles, qu’elles remplissent de miel. Une fois toutes les alvéoles refermées, la grille est récupérée, la cire enlevée et le miel est extrait grâce à une centrifugeuse.
Sans surprise, ce processus est lié aussi aux conditions climatiques, très particulières cette année. "Les fleurs ont grillé sous le soleil, de fait, les abeilles n’ont plus de nectar pour se nourrir, d’où une mortalité dans les colonies qui a grimpé jusqu’à + 30 % ! C’est énorme et rarement vu. Les abeilles se nourrissent de nectar et de leur miel, et les jeunes abeilles de pains d’abeille, mélangés de pollen et de miel", regrettent Philippe Loze, apiculteurs aux Ruchers de Belbèze et Philippe Marengo, technicien sanitaire apicole, dans les colonnes de La Dépêche.
Les pesticides : partiellement responsables de la chute de production du miel ?
Un texte voté par l’Assemblée Nationale déclarait d'ailleurs l’abeille "grande cause nationale 2022", et prévoyait de supprimer des pesticides nocifs pour ces insectes. Cependant, certaines cultures comme le colza ou le tournesol sont devenues prioritaires à la suite du début de la guerre en Ukraine et, des pesticides nocifs pour les abeilles ont ainsi été de nouveau autorisés.
Comme Philippe Marengo l’a confié à nos confrères, la production française de miel serait, cette année, particulièrement basse. En 2020, elle s’établissait à 31 800 tonnes de miel, 19 000 tonnes en 2021 et, pour cette année, les projections estiment qu’elle s’élèvera entre 7 000 et 9 000 tonnes, d’après les chiffres de l’Union Nationale des Apiculteurs. Des chiffres inquiétants et qui pourraient contribuer à augmenter les prix de ces produits.
Ainsi, avec une production si basse, il ne serait pas étonnant de voir le prix du miel français drastiquement augmenter dans les prochains mois, tandis que les stocks seront fortement affaiblis. Une très mauvaise nouvelle pour les Français, qui sont en effet de grands amateurs de miel, avec 45 000 tonnes consommées en France chaque année. En moyenne, selon le site apiculture.net, ce sont 600 grammes de miel qui sont consommés par personne sur une année. Cet aliment serait désormais au menu de plus de 75% de la population… Alors que la production, elle, a été divisée par trois en vingt ans dans l’Hexagone.