De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Après les pâtes, les huiles, le café... Ce sont les fromages en portion adorés des enfants qui vont voir leur prix s’envoler. En effet, face au “tsunami d’inflation”, la nouvelle directrice générale du groupe Bel, propriétaire des marques Vache qui rit, Kiri ou Babybel, a annoncé ce jeudi 19 mai que les prix des fromages allaient augmenter.
Nous n'avons pas [d'autre] solution que d'augmenter les prix (...) pour passer la vagueCécile Béliot, BFM Business.
Fromages : vers un possible changement de recette ?
Invitée sur le plateau de BFM Business, Cécile Béliot a rappelé qu’il n’y a pas d’autre choix face au coût des matières premières qui ont explosé de 37%, principalement le beurre et la crème, au prix des emballages en hausse de 30% et au coût du transport maritime qui a doublé. “Nous n'avons pas [d'autre] solution que d'augmenter les prix et d'avoir un vrai discours transparent vis-à-vis de nos distributeurs pour assurer que l'ensemble de la chaîne de valeur passe la vague", a en effet expliqué la nouvelle directrice du groupe Bel.
Le groupe, qui possède aussi Boursin, Cousteron, Materne, Mont Blanc, Port Salut, a toutefois des idées pour tenter de limiter au maximum l’inflation et son impact sur le portefeuille des consommateurs. Cécile Béliot a expliqué vouloir "optimiser ces coûts", "chercher de la productivité" ou "repenser" ses produits et ses recettes. Elle estime que face à une situation aussi instable liée à la guerre en Ukraine, tout peut très vite changer. La situation peut "évoluer chaque trimestre" parce que "personne ne sait ce qu'il va se passer en Ukraine", précise la patronne de Bel. "Personne ne sait jusqu'où ça va aller, personne ne sait si demain on va devoir se passer du gaz russe ou pas. Et tout ça aura des conséquences en chaîne qu'on commence à voir", craint-elle.
Bel demande à la grande distribution d’accepter les hausses de prix pour "survivre"
Face à cette inflation d’une ampleur exceptionnelle, Cécile Béliot demande au secteur de la grande distribution d’accepter ces hausses de prix pour lui permettre de "survivre". "Les marges sont aujourd'hui sur un niveau qui est extrêmement fragile. C'est nous comme l'ensemble de la chaîne, c'est vrai aussi pour les agriculteurs", précise la directrice du groupe Bel. En mars dernier, Bel avait rouvert les négociations avec l’Association des Producteurs Bel de l’Ouest pour revaloriser les prix du lait. Les agriculteurs font face à des hausses de charges exponentielles en raison de la pandémie et de la guerre en Ukraine engendrant une inflation des coûts des matières premières utilisées pour nourrir le bétail (colza, tournesol) et des charges de fonctionnement (énergie, engrais).
Malgré tout, la patronne du groupe se dit consciente du poids que ces hausses de prix auront sur une grande partie des Français. "Il y a une partie de la population […] qui est en précarité alimentaire [et] qui, quand elle rentre dans un supermarché, compte chaque centime. Là, il faut que l'Etat joue sa part pour les aider", a tenu à rappeler Cécile Béliot. Elle a assuré sur le plateau de BFM Business qu’elle était à ce titre favorable au projet de chèque alimentaire, tout comme la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert.