De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Le compteur Linky a fini par s’implanter sur le sol français… malgré une opposition aussi sonore que vigoureuse, documentée notamment par Planet. Dorénavant, rappelle Enedis sur son site, la quasi-totalité des ménages de l’Hexagone sont équipés de l’un de ces appareils intelligents, puisqu’il orne les intérieurs - ou les extérieurs, c’est selon - de 35 millions de foyers. Ce fut une opération de longue haleine : le gestionnaire du réseau public de distribution d’électricité a eu besoin de six ans pour y parvenir.
Sans doute est-ce là pour le mieux, affirment les soutiens du compteur. Il présente en effet plusieurs avantages, pour qui sait l’utiliser et monitorer correctement sa consommation. Dans bien des cas, il permet d’économiser de l’énergie et donc, in fine, de payer moins cher. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) n’hésite d’ailleurs pas à parler d’une véritable "réussite industrielle", ce que contestent évidemment les anti-Linky. Stéphane Lhomme, connu pour son opposition au dispositif, s’en expliquait d’ailleurs dans nos colonnes.
Surveiller sa consommation avec Linky : les méthodes discrètement suspendues
Pour autant, si intéressant puisse-t-il supposément être, le compteur Linky n’est pas parfait… même aux yeux de ses défenseurs. Certaines de ses fonctionnalités doivent encore être retravaillées pour le rendre plus efficace. D’autres ont été purement suspendues, indique le comparateur d'offres énergétiques Selectra sur son site.
Certains ménages, parmi les plus vulnérables sur le plan énergétique, devaient en effet disposer de mode de surveillance de leur consommation plus avancés encore que le compteur Linky, poursuit le site spécialisé. L’usage de cet outil demeure, pour l’heure, assez complexe et pourrait être remplacé. Explications.
Compteur Linky : de quelles fonctionnalités parle-t-on, au juste ?
Pour permettre aux ménages les plus précaires de mieux monitorer sa consommation d’électricité, indique encore Selectra, le compteur Linky propose un mode spécial : l’affichage déporté. Ce dernier permet d’aller plus loin encore que le simple boîtier communiquant qu’Enedis a fait installer dans la majorité des foyers de France.
Très concrètement, il s’agit d’un second dispositif, relié au compteur Linky par liaison radio. Il est toujours installé à l’intérieur du domicile, même quand le dispositif mère demeure à l’extérieur du logis et présente un certain nombre d’avantages… à commencer par sa capacité à transmettre des informations nettement plus complètes. La consommation n’est pas seulement exprimée en kWh, par exemple : elle l’est aussi en euros. C’est peut-être la meilleure façon pour identifier précisément le coût associé à sa propre consommation d’énergie, à n’importe quelle heure de la journée. Il permet même de trouver des offres d’énergies moins coûteuses quand elles existent.
Sont concernés les ménages qui reçoivent le chèque énergie, soit de plus en plus de foyers. En 2018, ils étaient un peu plus de 4 millions. En 2021, leur nombre avait grimpé jusqu’à 5,8 millions. Naturellement, cette situation a engendré une hausse des coûts annoncés… Laquelle a entraîné la suspension de ce mode de surveillance de sa consommation. Lequel pourrait donc être remplacé, poursuivent les spécialistes de Selectra.
Compteur Linky : quel avenir pour l’affichage déporté ?
En théorie, l’installation du boîtier d’affichage déporté est encadrée par la loi n° 2015-992, du 17 août 2015. Le dispositif devait donc initialement entrer en vigueur dès le 1er janvier 2018. Malheureusement pour tous les ménages dans le besoin, il a finalement été retardé d’un an, pour une mise en place le 1er janvier 2019. C’est là que les raisons financières précédemment évoquées ont été invoquées. En 2018, le ministère de la Transition écologique et solidaire chiffrait en effet le projet à … 272 millions d’euros.
Seulement voilà : l’installation de l’affichage déporté a encore une fois été reportée, poursuit Selectra, qui fait un récapitulatif des décisions discrètement survenues ces dernières semaines. C’est le 7 janvier 2021 que la CRE annonçait une nouvelle date… fixée au 1er juillet 2022. En théorie, les choses approchent donc. Ou aurait pu, du moins, si le projet ne risquait pas tout simplement l’abandon.
Comme l’explique le comparateur, les autorités envisagent désormais le remplacement du boîtier d’affichage déporté - lequel n’est pas encore installé, pour des raisons purement pécuniaires - par une application utilisable depuis un smartphone ou une tablette. Cette dernière nécessiterait toujours l’installation d’un émetteur radio directement sur le compteur Linky pour pouvoir fonctionner. Reste à savoir si elle proposerait autant de fonctionnalités que le premier mode de surveillance envisagé…