Carburant : vers une nouvelle pénurie d'essence avant Noël ? IllustrationIstock
Depuis le lundi 04 décembre, plusieurs stations peinent à maintenir leurs pompes ouvertes à la suite d'une perturbation dans l'approvisionnement d'essence. Cette pénurie pourrait-elle s'étendre dans toute la France ? On fait le point.
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“Dès 6h30, j'ai du monde qui m’appelle pour savoir si j’ai du carburant”, s'alarme un gérant de station service en Loire-Atlantique au journal de TF1. Dans ce département, près d’une station sur deux seraient touchées par le manque d’au moins un carburant. Si certaines stations services sont concernées par des retards d’approvisionnement, celles qui ne sont pas touchées par ces perturbations se vident à grande vitesse face à l'afflux de clientèle : “Les clients sont nombreux et les réserves se vident plus vite” exprime un gérant de station-service, “l’affluence est telle que nous n’avons plus les volumes pour assurer la livraison pour tout le monde”. 

La situation en Île-de-France est similaire, 22 % des stations services connaissent des difficultés d’approvisionnement dans le Val-de-Marne, 21 % en Seine-Saint-Denis, selon les chiffres du gouvernement, relevés par nos confrères du Parisien

Certaines stations des départements concernés sont contraintes de fermer temporairement, tandis que celles encore ouvertes limitent le plein à 30 litres de carburant maximum par véhicule. Une mesure temporaire, permettant au plus grand nombre de s’approvisionner, en attendant un retour à la normale, espéré dans les prochains jours. 

Les motifs de cette pénurie

Depuis le 04 décembre, deux dépôts de carburants situés à Gennevilliers et à Coignières (Yvelines) sont touchés par une grève. Si les dépôts ne sont pas complètement à l’arrêt, ce sont des sous-traitants de TotalEnergies qui se mobilisent en ce moment face à “l’installation de caméras filmant l’intérieur des cabines et ses conducteurs”. Une mesure jugée intrusive que les grévistes sont bien décidés à annuler.  En attendant, cette perturbation pourrait-elle s’étendre au reste de la France ? 

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Pas de pénurie massive en vue 

Selon l’éditorialiste économique Pascal Perri sur la chaîne LCI, “c’est juste un problème logistique”. Ainsi, selon lui, parler de pénurie à ce stade serait précoce et inadéquat à la situation réelle. Il complète ses propos en confirmant qu’il “n’y a aucune difficulté, c’est un mouvement passager, un petit accident conjoncturel”. Ce semblant de pénurie est aussi provoqué par le comportement des automobilistes, qui anticipent leur plein. TotalEnergie à part ailleurs réagit à cette grève dans un communiqué.

Total se défend en évoquant les “incidents passés” 

Le groupe TotalEnergies s’est défendu face à la montée des mécontentements chez certains salariés directement concernés par la mesure : "tirant les leçons d’accidents passés, et en particulier un accident mortel survenu en septembre 2022, TotalEnergies a souhaité le déploiement d’un système de sécurité complémentaire, permettant d’alerter le conducteur lorsqu’il est fatigué, somnolent ou inattentif, à l’aide d’un capteur installé dans la cabine". Le groupe suspend temporairement la mise en place de ces installations, mais n’a pas dit son dernier mot en précisant que “suspension ne suffit pas abandon”.