"Pass énergétique" : un point sur les rumeurs face à la criseIllustrationIstock
La crise énergétique fait courir les rumeurs. Confinement, télétravail, chauffage limité... La sphère complotiste surfe sur la vague. Mais quelles restrictions sont réellement envisageables ?
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C’est en juillet dernier que les rumeurs concernant un potentiel "pass énergétique" ont commencé à faire surface, comme le rapportait Midi Libre. La sphère complotiste et anti-pass vaccinal s’est en effet emparé du sujet, notamment sur les réseaux sociaux, ce qui a donné lieu à des tweet incendiaires.

Parmi les internautes enragés les plus assidus, on retrouve Florian Philippot, l’un des principaux organisateurs du mouvement de contestation face à la politique sanitaire du gouvernement. Il tweete par exemple dimanche dernier :

"Qu’y aura-t-il au bout de la pénurie d’essence ? Pass carburant ? Pass énergétique ? Couvre-feu pour calmer tout le monde ? Méfions-nous ils sont absolument capables de tout !"

Crise énergétique : la même stratégie que face à la pandémie ?

Et cette semaine, les restrictions liées aux pénuries d’essence, ont à nouveau donné du grain à moudre aux polémistes. La mise en place de mesures restrictives sous plusieurs formes est décriée, les détracteurs se basant sur diverses rumeurs convergeants vers une suspicion de planification généralisée d'un  "pass énergétique".

Cette tendance complotiste est également caractérisée par le fait que les détracteurs semblent se reposer sur la supposition douteuse selon laquelle le gouvernement aurait la même stratégie face à la crise énergétique que face à la pandémie.

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De montages Photoshop à la surinterprétation extrême de bribes de phrases prononcées par des membres du gouvernement, la plupart de ces rumeurs restent soit entièrement infondées, soit partiellement fausses. Planet vous propose donc un retour point par point sur chacune d’entre elles, par thématique.

Crise énergétique : du télétravail forcé et un accès à internet restreint ?

Une rumeur court sur le fait que le gouvernement penserait à imposer de nouveau le télétravail aux Français afin de faire des économies d’énergie et de carburant. Selon Le Parisien, les entreprises du secteur privé ne sont absolument pas concernées, la seule mesure envisagée étant une augmentation de 15% du forfait télétravail des fonctionnaires. Leur passage en télétravail en cas de pression extrême sur le réseau électrique est également envisagé.

Concernant une supposée coupure des boxs internet à distance, exigée aux opérateurs par le gouvernement, il s’agit d’une grossière exagération. Le ministre de la Transition numérique a pris la parole lundi à ce sujet, mais simplement pour inciter les opérateurs à généraliser une fonction optionnelle permettant la mise en veille automatique de box internet la nuit, toujours d’après le quotidien francilien.

A l’approche de l’hiver, l’appréhension est également grande concernant de potentielles restrictions de chauffage et d’accès à l’eau chaude.

Crise énergétique : le chauffage à 19°C controllé et l'eau chaude limitée ?

La mise en place de contrôles policiers et d’amendes pour faire respecter une limite de 19°C de chauffage dans les foyers français n’est en réalité qu’une mesure d’incitation, comme l’a confié la ministre de la Transition énergétique au Parisien. La règlementation des 19°C existe déjà dans la loi depuis les années 1970, mais n’est que très rarement contrôlée.

Concernant des coupures d’eau chaude, cela reste peut-être la rumeur la mieux fondée. En effet, à partir du 15 octobre, les clients Enedis souscrivant à un contrat heure pleines/heures creuses verront leur ballon d’eau chaude se désactiver entre midi et 14 heures, comme le rapporte Le Parisien. Cependant, à moins de consommer beaucoup exactement sur ce créneau horraire, un particulier ne s’en rendrait pas compte, le réservoir du ballon aidant.

Enfin, l’un des points sensibles des Français reste la restriction de leur liberté d’aller et venir, le souvenir du confinement y étant certainement pour quelque chose…

Crise énergétique : la consommation de carburant restreinte et un confinement énergétique ?

En effet, la consommation de carburant de particuliers se voit déjà restreinte par les décisions de plusieurs préfectures face à la pénurie sévissant actuellement. Cependant, rien n’indique la pérennisation de ces mesures outre les situations de rupture de stock sévère, qui reste actuellement étroitement liée à la grève des syndicats d’Esso et TotalEnergies.

Pour finir, la possibilité d’un confinement énergétique, supposant une économie d’énergie et de carburant dans le cadre d’un enfermement collectif est à exclure d’après le Parisien. La fermeture de certaines infrastructures est seulement envisagée par quelques entreprises ou secteurs face à la flambée des prix de l’énergie.