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La banque de détail est-elle réellement menacée en France ? À première vue, et de manière même surprenante, les résultats globaux disent tout le contraire, et sont même plutôt bons, pointe paradoxalement Guillaume Almeras, fondateur du site de veille et de conseils Score Advisor, dans un décryptage pour BFM. Alors qu'en est-il ?
L'arbre qui cache la forêt
Les principaux groupes bancaires français ont en effet réalisé d'excellents résultats en 2023. Des résultats qui ont visiblement empêché de voir un phénomène assez alarmant : soit l’effondrement de leurs activités de détail, de banque de proximité, qui représentent pourtant de 40% à 60% de leurs activités totales. Tout particulièrement sur le territoire national, s'inquiète le spécialiste.
Pourquoi de telles baisses ? Selon le spécialiste, ces très mauvais résultats s’expliquent par la remontée des taux, synonyme de baisse de la demande de crédit (tout particulièrement en immobilier) ainsi que – et peut-être surtout – par l’arrêt ou le fort ralentissement de la mise à disposition pour les banques de ressources quasiment gratuites à travers les LTRO de la Banque centrale européenne.
L'année 2023 a donc été marquée par un significatif effondrement des activités de banque de détail, particulièrement dans l’Hexagone, pour les groupes bancaires français, insiste-t-il et de nuancer toutefois : " Si les reculs sont brutaux, ils ne se traduisent pas par des pertes. L’activité de banque de proximité demeure rentable pour la grande majorité des établissements." Mais, cela interroge tout de même pour la suite, en particulier si la situation ne s'arrange pas côté banque de détail.
"Les signaux ne sont pas bons"
À ce rythme, et selon Guillaume Almeras, la situation pourrait s'empirer en 2024, voire au de-là. Tout dépendra de l'action des banques de détail pour relancer leur activité. Mais malheureusement, de ce côté : "les signaux ne sont pas bons", explique-t-il. Et ce, malgré des efforts des banques. "La maîtrise des charges d’exploitation demeure difficile dans la banque de détail", analyse l'expert. Ce qu'il explique par des coûts de ressource exceptionnellement bas et un marché immobilier exceptionnellement haut ; et face auxquels les banques de détail, en France, n’ont pas engagé de remises en cause à la hauteur de ce qui a pu être fait dans d’autres pays.
Une des raisons ? Le manque d'innovation de la banque de détail dans l'IA en France, qui reste frileuse en termes d’investissement, contrairement aux autres pays, pointe l'article de BFM. Des conditions dans lesquelles, les banques en ligne et surtout certaines néobanques étrangères, comme Revolut, prennent du galon. Le signe d'un bouleversement à venir...
Découvrez, ci-après, dans notre diaporama, les banques sur le fil cette année :