Argent : souffrez-vous de "dysmorphie" financière ?IllustrationIstock
Notre rapport à l'argent peut entraîner des troubles psychologiques très sérieux, amplifiés par certaines dérives sur les réseaux sociaux. Voici des clés pour reconnaître l'un d'entre eux, la "dysmorphie financière".
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Le rapport à l’argent peut devenir toxique. Lorsqu’il vient à manquer, il est source d’obsessions, pour réussir à terminer ses fins de mois, ou de frustrations, lorsque l’on ne peut acquérir ce que l’on désire. En abondance, la fortune n’est pas sans risque non plus puisqu’elle peut entraîner une relation de dépendance, mais aussi contribuer à susciter un fort sentiment d’insécurité.

Dans les deux cas, l'anxiété induite peut s'associer à de la “dysmorphie” financière, un trouble ainsi nommé depuis peu.  Faites-vous partie de ceux qui en souffrent ?

Argent : qu’est-ce que la “dysmorphie” financière ?

 Quelle est cette nouvelle pathologie liée à l’argent, qui entraîne un comportement inquiétant ? Il s’agit d’un phénomène qui se produit “lorsque les individus n’arrivent pas à évaluer avec précision leur situation pécuniaire, ce qui se traduit notamment par le sentiment d’être en retard financièrement”. Comme le rapporte l’ADN, “29% des Américains seraient concernés, un taux qui monterait à 43% au sein de la génération Z, et chuterait à 14% chez les plus de 59 ans”. Près de la moitié des jeunes adultes en souffrirait.

Selon les données collectées, “un tiers des personnes visées par la dysmorphie financière déclarent bénéficier de plus de 10 000 dollars d’économies, et 23% de plus de 30 000 dollars : des sommes bien supérieures au montant médian de l’épargne nationale, qui oscille autour de 5 300 dollars”. Il en résulte que la dysmorphie financière pourrait être aggravée par l’obsession des gens d’être riches à une époque où l’être semble de plus en plus hors de portée.

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Argent : une altération de la perception

En raison de la dysmorphie financière, “un Américain sur deux gagnant plus de 100 000 dollars annuels aurait aussi le sentiment de vivre d’une paie à l’autre”. D’après Bloomberg, en août dernier, 25% des 1 000 personnes interrogées et gagnant au moins 175 000 dollars par an se décrivaient comme “très pauvres” ou “pauvres”.

L’altération de la perception ne se limite pas aux revenus, mais est également présente dans le contexte de l’inflation. Les Français estiment le niveau d’inflation actuel à 18%, soit un taux quatre fois supérieur à celui quantifié par l’Insee. Un phénomène qui existe également aux Etats-Unis et en Italie.

Argent : quelles causes à cette nouvelle problématique ?

Parmi les raisons avancées à cette pathologie liée à l’argent, on trouve le ralentissement du marché de l’emploi, les dettes d’études, le coût élevé des maisons, mais aussi celui nécessaire pour élever des enfants. La génération actuelle rencontre donc de plus importantes difficultés que celle de leurs parents pour accéder à leurs projets.

Les médias sociaux sont aussi regardés avec méfiance puisque, comme le précise La Presse, “la récente prolifération de contenus financiers en ligne [...] peut aussi rendre les gens moins sûrs de leurs décisions”. Un tiers des répondants explique, dès lors, “avoir dépensé au-delà de leurs moyens pour des vacances, articles de luxe, etc., stimulés par ce qu’ils avaient vu en ligne”.