Assurance auto : pourquoi après un coup de frein, la facture risque de s’envoler en 2022IllustrationIstock
Si différents grands groupes d'assurance ont décidé de geler leurs tarifs en 2021, le coût croissant des pièces détachées, lui, ne fait que grimper. Résultat, un rattrapage tarifaire pourrait être instauré dès l'an prochain.
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En 2021, de nombreux automobilistes vont pouvoir souffler : leur assurance auto ne sera pas augmentée. En effet, plusieurs grands groupes d’assurance ont annoncé le gel de leurs tarifs. GMF (Covéa), la Maif, la Matmut, la mutuelle de Poitiers ou Suravenir (Arkéa) en font partie. La Mutuelle d'assurances du corps de santé français (MACSF), la Mutuelle fraternelle d'assurances (MFA) ou encore l’association générale de prévoyance militaire (AGPM) leur ont emboîté le pas. Certaines, comme la Maïf, vont même plus loin, en remboursant ou en indemnisant une partie des assurés. Pour répercuter la chute importante de la circulation routière tout comme des sinistres pendant les confinements, cette dernière a ainsi versé 30 euros à l’ensemble de ses clients.

Assurance auto : moins 80% de sinistres

La crise sanitaire et les mesures restrictives attenantes ont en effet fortement joué sur la sinistralité. Le taux des accidents constatés s’est effondré. Au total, les sinistres (accidents et vols compris) ont diminué de 80%, indique Cyrille Chartier-Kastler, président et fondateur de Facts & Figures. Une situation qui a permis aux assureurs d’économiser 2,2 milliards d’euros, d’après les calculs de l’association de consommateurs UFC-Que choisir. Comme l’a assuré Cyrille-Chartier Kastler le 29 janvier dernier durant la présentation de son baromètre des assurances dommage, et dont Capital se fait l'écho, la modération des tarifs est aussi due à une communication désastreuse des assurances : "Certains assureurs ont aussi dû assumer les conséquences d’une communication catastrophique durant le premier confinement. La pression des assurés est forte."

Cette réjouissance pourrait toutefois n’être que de courte durée…

Assurance auto : "Les hausses risquent d’être soutenues" en 2022

Selon les conclusions du baromètre, Pour "rattraper le retard" accumulé en 2021, "les hausses risquent d’être soutenues" l’an prochain. Les groupes d’assurance doivent en effet supporter l’inflation forte et régulière des pièces détachées automobiles. Après avoir grimpé de 6% entre 2018 et 2019, le tarif de ces produits a de nouveau augmenté de 4,4% entre 2019 et 2020, d’après les données SRA, issues de la Fédération française de l’Assurance (FFA). Les élévations montent même à 7,8% et 5,8%, en prenant en compte l’évolution du parc français.

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Quelles pièces sont les plus coûteuses ?

Assurance auto : le prix des pare-brises et pare-chocs en forte hausse

"Une véritable explosion" ! C’est ce que constate le cabinet de conseil. Le prix du pare-brise a en effet augmenté de 11% en 2019. Les tarifs vont de 308 euros pour une Peugeot 508 à 1 007 euros pour le SUV Audi Q5. Les pare-chocs avant ne sont pas en reste. L'écart de prix entre les modèles est énorme : l’assureur débourse par exemple 313 euros pour une Toyota Yaris, mais 1 170 euros pour une Citroën DS7.

"Les automobiles, et en particulier les SUV, qui embarquent de plus en plus d’électronique embarquée dans leurs pièces de construction" font que "le coût de la main d'œuvre s’accroît durablement et à une vitesse supérieure à l’inflation" a détaillé Cyrille Chartier-Kastler.