Paul G., 31 ans est accusé d’avoir violé Gisèle Pelicot en 2016. Il a reconnu les faits dans leur totalité ce vendredi 8 novembre, avant de faire part à la cour de son souhait de devenir pasteur.
Un nouveau souffle pour des dossiers au point mort. Le "pôle code case" de Nanterre (Hauts-de-Seine) a fait son premier point d’étape cette semaine, annonçant avoir ouvert 37 enquêtes non élucidées en France. 35 ont été confiées à un juge d’instruction et les deux dernières sont suivies en préliminaire par le parquet. Ces dossiers ont tous comme point commun d’être non élucidés et s’échelonnent entre 1972, pour l’affaire la plus ancienne, à 2020 pour la plus récente.
Cité par Sud-Ouest, le procureur de la République Pascal Prache a expliqué que "trois parcours criminels", soit le parcours d’un individu en particulier, figuraient parmi ces affaires. En tout, 22 des 37 enquêtes concernent des victimes femmes et un dossier sur cinq concerne un mineur. Parmi les dossiers repris par le "pôle cold case" se trouvent des affaires médiatisées, notamment celle du Grêlé, la disparition de la famille Méchinaud ou encore les disparues de l’A6. D’autres dossiers sont encore en cours d’étude avant une possible transmission, notamment la tuerie de Chevaline ou l’affaire des disparus du Fort du Tamié.
Affaire Wagon : "On espère qu'il y aura les moyens d'investiguer"
La disparition de Marion Wagon en novembre 1996 va elle aussi connaître un nouveau souffle, le parquet d’Agen s’étant dessaisi cet été au profit de cette juridiction créée spécialement. Souvenez-vous, il y a bientôt 26 ans, cette petite fille de dix ans disparaissait à Agen (Lot-et-Garonne) entre l’école et son domicile, sans laisser de trace. En pleine ville, en plein après-midi, alors qu’elle s’était arrêtée pour faire du toboggan, la fillette s’est volatilisée entre 12h11 et 12h15.
Annie Gourgue, présidente de l’association La Mouette – qui œuvre pour la défense et la protection de l’enfant – se réjouit de ce nouvel élan auprès de Planet : "C’est peut-être un dernier sursaut, qui nous donnera l’occasion de savoir ce qu’il s’est passé en 1996". "On espère qu’il y aura les moyens d’investiguer, mais on a de l’espoir", ajoute-t-elle, ayant également une pensée pour tous les enfants disparus qui n’ont toujours pas été retrouvés. Presque 26 ans se sont écoulés depuis la disparition de Marion Wagon et une piste pourrait être de nouveau étudiée par le "pôle cold case", celle de Michel Fourniret…
Affaire Wagon : rouvrir la piste Fourniret ?
Des années 1980 jusqu’à son arrestation en 2003, le couple formé par Michel Fourniret et Monique Olivier a enlevé des petites filles, comme des jeunes femmes, aux quatre coins de la France et en Belgique. En novembre 1996, celui qu’on surnomme l’Ogre des Ardennes est donc encore actif et part régulièrement à la "chasse", comme il aimait le dire à sa femme. Se trouvait-il à Agen le jour de la disparition de Marion Wagon ? Si cette piste a été évoquée, elle a rapidement été refermée par les enquêteurs : rien ne montre que le tueur en série était dans le Lot-et-Garonne et l’ADN de la fillette n’a pas été retrouvé dans sa camionnette ni à son domicile.
Pour Annie Gourgue, la piste Fourniret doit être étudiée une nouvelle fois par le pôle de Nanterre, car on sait désormais que Monique Olivier a menti aux enquêteurs pour couvrir son ex-mari, décédé en 2021. "On avait eu un espoir funèbre lorsque 17 ADN avaient été isolés sur le matelas du tueur en série", rappelle-t-elle à Planet, même si cette découverte n’a finalement rien donné. Si cette piste n'était pas la bonne il y a quelques mois, d'autres vont peut-être se présenter aux nouveaux enquêteurs. Les parents de Marion Wagon n’ont pas perdu espoir non plus.
Affaire Wagon : l'espoir des parents de Marion
Discrets depuis plusieurs années, les parents de Marion Wagon n’ont pas pour autant cessé leur combat pour la vérité. Annie Gourgue explique à Planet qu’ils sont "satisfaits de la reprise du dossier bien sûr"et qu’ils espèrent, comme elle, que ce nouveau pôle regardera l’affaire avec "d’autres yeux", utilisera "d’autres méthodes" et interrogera des personnes qui n’ont pas encore été questionnées.
Michel Wagon, le père de la fillette, était sorti du silence en mai dernier lors d’un reportage consacré à l’affaire et diffusé sur W9. Il expliquait alors que rien ne lui interdira "de parler de l’affaire, de rechercher la vérité". "On se battra jusqu’à notre dernier souffle", expliquaient les parents de Marion, ajoutant : "On ne peut pas laisser Marion morte sans explications. La solution de ce dossier se trouve dans le dossier". Le regard neuf posé par ces nouveaux enquêteurs leur permettra peut-être, enfin, de connaître la vérité.