De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Votre pension de retraite complémentaire sera bien rehaussée le 1er novembre prochain. Après une réunion ce jeudi 30 septembre, le bureau de l’Agirc-Arrco, a émis un avis favorable à une augmentation de 0,9% des pensions. Il appartient à présent au conseil d’administration de l’institution paritaire de valider ou non cette préconisation, le 7 octobre 2021. De manière générale, les recommandations du bureau sont suivies, rappelle Le Monde.
Certes, cette hausse peut apparaître comme une bonne nouvelle. Toutefois, il convient de prendre en compte le niveau de l’inflation, afin de savoir si la bonne surprise est bien réelle.
Retraite complémentaire : une revalorisation en deçà de l’inflation
Ce bond de 0,9% n’égale pas l’inflation. Pourtant, en principe, les pensions sont revalorisées en fonction du chiffre de la hausse des prix à la consommation, notifié dans la note de conjoncture de juin par l’Insee. En 2021, ce chiffre se monte à 1,4%. Or, au cours de l’été, les partenaires sociaux, gestionnaires du régime, ont proposé un texte prévoyant une dérogation temporaire permettant de revaloriser les pensions en dessous de l’inflation. Et ce, jusqu’à 0,5 point. Objectif de la mesure : éviter que le régime ne sorte de sa trajectoire financière.
Le patronat et deux syndicats (CFTC et CFDT) ont approuvé cet avenant à l’accord national interprofessionnel, datant de 2019.
Ainsi, les 13 millions de retraités concernés pourraient bien subir une perte de pouvoir d’achat.Les réserves de l’Agirc-Arrco sont-elles en danger ?
Agirc-Arrco : les réserves doivent représenter 6 mois de prestations
Les finances du régime ont chuté dans le rouge en 2020 avec un résultat global de 4,1 milliards d’euros. Or, pour rappel, les réserves de l’Agirc-Arrco doivent représenter 6 mois de prestations. Bien qu’à ce jour, elles sont estimées à environ 60 milliards d’euros, soit neuf mois de prestations, avec la dégradation des comptes enregistrée l’an passé, les réserves financières de la caisse pourraient replonger assez vite.
En raison des faibles revalorisations successives des pensions, "le groupe des 9" tente d’alerter le gouvernement. Voici pourquoi il a manifesté ce vendredi 1er octobre, partout en France.
Retraite : un niveau de pensions trop faible
Le collectif regroupant neuf organisations syndicales (CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires) et associatives (FGR-FP, LSR, Ensemble et solidaires) de retraités, est à l’origine des manifestations. En tête des revendications, le niveau des pensions.
"Les retraites de base ont augmenté de 0,4% le 1er janvier dernier, et les complémentaires du privé de 1%, ce n'est rien en comparaison de l'inflation", a indiqué Marc Bastide (CGT). D’après l’Insee, l'inflation a bondi en août. Elle est estimée à +1,9% sur un an. Pour réduire la perte de pouvoir d'achat, "l'indexation sur les salaires est nécessaire", assure de son côté Benoît Jayez (FO).