De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
La gestion de la crise sanitaire va-t-elle lui coûter cher ? Depuis le 28 octobre 2020, Emmanuel Macron fait de nouveau l'objet de bien des critiques. Cette fois, l'opposition lui reproche le second confinement national imposé aux Françaises et aux Français à compter du vendredi 30 octobre 2020 et au moins jusqu'au 1er décembre de la même année. Après les appels répétés de plusieurs médecins mais aussi de prix Nobels en économie, le gouvernement a fini par trancher en faveur de nouvelles restrictions des libertés - et tout particulièrement des possibilités de sorties. "Le déconfinement est un échec", a immédiatement réagi le patron des Insoumis, rapportait à l'époque le Huffington Post. Il est loin d'être le seul à avoir attaqué, mais il a frappé durement : "L'épidémie est hors de contrôle, le président aussi".
Les Républicains non plus n'ont pas hésité à dénoncer un "échec cinglant" du chef de l'Etat. Il aurait pris, affirme notamment Christian Jacob, "des mesures sous la contrainte en prenant compte très partiellement des conséquences désastreuse sur le plan économique du confinement du printemps". "Sur le plan de la santé, il a tenté de justifier l'injustifiable car rien n'a été fait pendant huit mois", a-t-il encore asséné.
Les Françaises et les Français, eux, semblent davantage convaincus par la nécessité d'un confinement note France Info.
Sept sur dix disent en effet approuver la décision du chef de l'Etat, à en croire un sondage réalisé par Odoxa-Dentsu consulting et publié le 29 octobre 2020. "Les Français approuvent majoritairement les modalités de ce reconfinement, notamment l'incitation au télétravail mais avec possibilité pour les salariés de se rendre au travail (85%)", écrivent nos confrères. Et pourtant, ils font globalement très peu confiance à l'hôte de l'Elysée…
Reconfinement : Emmanuel Macron prend-il des risques sur le plan politique ?
"Si le reconfinement s'avère inefficace, Emmanuel Macron s'expose évidemment à des risques sur le plan politique. Aujourd'hui, la France cumule certaines des mesures les plus restrictives d'Europe de l'Ouest à un nombre de morts particulièrement élevé, non sans oublier une importante récession économique", souligne d'entrée de jeu Raul Magni-Berton, enseignant-chercheur en sciences politiques à l'IEP Grenoble. "Son action politique n'apparaît donc pas efficace. Sur le plan électoral c'est donc logiquement très compliqué", poursuit-il. Au point de menacer l'avenir élyséen du chef de l'Etat ? Peut-être…
Emmanuel Macron pourra-t-il se représenter ?
Si la situation pourrait s'avérer très compliquée sur le plan électoral, le politologue estime qu'elle ne devrait pas empêcher Emmanuel Macron de se représenter. En revanche, elle pourrait bien mettre en péril sa réélection, en 2022.
"Le chef de l'Etat, c'est évident, devrait se représenter : il est sortant et tout son parti est construit autour de sa personne ; ce qui signifie qu'il n'y a que lui. Cependant, nous arrivons désormais dans une phase dangereuse pour lui, puisque tout ce qui se passera maintenant sera difficile à faire oublier aux électeurs. Dès lors, sa gestion du covid-19, comme tout autre déboire potentielle, pèsera sur son bilan", explique l'expert.
Ce n'est pas la seule inquiétude que devrait nourrir Emmanuel Macron, estime Raul Magni-Berton. "Certes, le président garde une forte majorité et peut encore se permettre de perdre des députés sans se voir empêché de gouverner. Cependant, c'est là une situation qui profite à l'opposition : parce que les Françaises et les Français lui font moins confiance il pourrait être contraint de passer ses futures loi en force, et donc de s'attirer les foudres des manifestants autant que de se faire une mauvaise publicité. Il n'a rien à gagner là dedans", note le politologue.
Emmanuel Macron peut-il encore retourner la situation ?
"Le chef de l'Etat, en pointant du doigt les Françaises et les Français qu'il décrit comme des gens indisciplinés, nourrit un cercle vicieux. Comment faire confiance à un dirigeant qui ne vous fait pas confiance ? Si Emmanuel Macron compte parmi les présidents les moins populaires d'Europe, ce n'est pas pour rien", assène d'entrée de jeu le politologue pour qui la situation idéale, d'un point de vue politique, n'est plus envisageable ou accessible. "Si tout se passait pour le mieux, il n'aurait pas besoin de contraindre : des directives suffiraient à convaincre les gens", explique le spécialiste.
Il ne voit pas, sauf miracle, de répit clair pour le président. "La situation est très complexe aujourd'hui. Même si le coronavirus reculait, il lui faudrait tout de même gérer la récession et l'après crise sanitaire, qui continuerait à plomber la fin de son quinquennat. D'autant que l'on sait, désormais, si les choix de nos voisins ont payés. Et, par comparaison, la politique très restrictive d'Emmanuel Macron, n'a pas engendré des résultats aussi forts qu'attendus", alerte-t-il. Ce qui ne veut pas dire que l'élection est perdue d'avance. Mais… "Emmanuel Macron va devoir se transformer en comptable. C'est arrivé à tous les hommes politiques ou presque", conclut-il.