Premiers ministres : ces avantages qu’ils vont conserver malgré le décret
S'ils coûtent moins cher que les anciens présidents de la République, François Fillon, Manuel Valls et consort représentent tout de même un important budget pour les Français. Edouard Philippe avait promis d'y mettre un terme… Mais ne l'a fait que partiellement.
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Premiers ministres : quels sont les avantages qu’ils conservent ?

De tous les anciens Premiers ministres, il fut le plus coûteux en 2018. Bernard Cazeneuve, le prédécesseur immédiat d’Edouard Philippe, "facturait" l’année passée quelques 143 400 euros au Secrétariat général du gouvernement (SGG). Cet organisme est chargé de la gestion des (nombreux) avantages échus à toutes celles et ceux qui, un jour, occupèrent les locaux de la rue de Varenne, indique le mensuel spécialisé en économie Capital.

Ceux, donc, dont Edouard Philippe avait promis de se débarrasser. Un engagement qu’il tiendra ? Non, qu’il a tenu même ! Le Journal officiel vient de publier un décret visant à limiter les privilèges dont jouissent, aujourd’hui encore, les anciens locataires de Matignon, note La Voix du Nord. Mais le chef du gouvernement n’est pas allé aussi loin qu’il l’avait annoncé.

"J’ai pris la décision de faire en sorte que les moyens qu’on attribue aux anciens Premiers ministres ne soient pas accordés à vie, mais pendant dix ans. Vous allez me dire que c’est trop, moi je vous dis que c’est mieux qu’avant", déclarait Edouard Philippe, en réponse au mouvement des "gilets jaunes" en février dernier. Au final, il s’est avéré moins ambitieux que prévu. François Fillon, Manuel Valls, Edith Cresson et les autres devraient en effet conserver un nombre considérables de ces contestés avantages.

En pratique, seule la mise à disposition d’un secrétaire particulier fera finalement l’objet d’une limitation dans le temps. Les ex de Matignon ne pourront compter dessus que pour "une durée maximale de dix ans à compter de la fin de leurs fonctions et au plus tard jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge de soixante-sept ans", précise le décret. "Pour les anciens Premiers ministres dont les fonctions ont cessé avant la publication de ce décret, la durée de dix années sera décomptée à partir de cette publication et sans limite d’âge", lit-on encore au Journal officiel, dont les informations sont reprises par Le Figaro.

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Parmi les avantages qui ne sont donc pas remis en question, on retrouve "sans limitation de durée" l’accès à un véhicule avec chauffeur. Naturellement, cela implique aussi les frais de fonctionnement (carburant, maintenance de la voiture de fonction, etc).

Avantages des Premiers ministres : qui sont les politiques concernés par le décret ?

Au total, précise Le Figaro, onze personnalités publiques sont "potentiellement concernées". Parmi elles, on retrouve notamment François Fillon, Bernard Cazeneuve, Jean-Marc Ayrault ou Edith Cresson, mais aussi Manuel Valls, Lionel Jospin, Edouard Balladur, Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin et Dominique de Villepin. Jacques Chirac, ayant été président de la République après avoir siégé à Matignon, ne sera pas impacté.

Les moyens affectés aux anciens Premiers ministres ne le sont pas automatiquement, rappelle d’ailleurs le décret. Ceux-ci doivent en formuler la demande, laquelle ne pourra être validée s’ils "disposent d’un soutien équivalent pour l’exercice d’un mandat parlementaire, d’un mandat d’élu local ou d’une fonction publique".