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Dans une tribune publiée ce dimanche dans Le Journal du dimanche, Isabelle Adjani revient sur l'affaire Harvey Weinstein et évoque le harcèlement sexuel qui existe au sein du cinéma français.

Le scandale sexuel autour du producteur américain Harvey Weinstein agite le monde du cinéma depuis maintenant plusieurs jours. Alors que deux enquêtes sont ouvertes aux États-Unis et en Grande-Bretagne, l’actrice Isabelle Adjani n’a pas manqué de rappeler que ce genre de comportement existe également en France. "Dans les maisons de production ou chez les décideurs, j’ai souvent entendu : 'Toutes des salopes, toutes des putes de toute façon, ces actrices !'", écrit la comédienne, nommée deux fois pour l’Oscar de la meilleure actrice.

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"En France, c’est autrement sournois"

"Quand le silence se brise, quand la parole se libère et qu’elle est enfin relayée parce qu’il n’est plus possible de remettre en cause le témoignage de dizaines d’actrices devenues célèbres, le scandale éclate et révèle de manière spectaculaire le système de prédation dans toute sa monstruosité", explique Isabelle Adjani. "Ce qui était acceptable pour l’opinion sans être dit, devient inadmissible, insupportable, surtout dans un pays très puritain, en apparence, comme les États-Unis…". Mais en France, "c'est autrement sournois", estime-t-elle, selon la règle des "trois G : galanterie, grivoiserie, goujaterie. Glisser de l’une à l’autre jusqu’à la violence en prétextant le jeu de la séduction est une des armes de l’arsenal de défense des prédateurs et des harceleurs".

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Pour l’actrice récompensée à cinq reprises par le César de la meilleure actrice, le temps est venu d’une prise de conscience générale. "Dans libertinage il y a liberté et que quand une femme dit non, elle dit non, que son corps lui appartient et qu’elle seule est libre d’en disposer. Quand une actrice se fait séduisante pour décrocher un rôle, ce n’est pas pour se faire violer !", s’indigne-t-elle.

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