Que vous soyez à pied pour une simple balade, à vélo ou en voiture… des règles régissent le passage de tout visiteur en forêt. Revue de détails de ce qui est possible, de ce qui ne l'est pas.
Sommaire

1 – Je peux me promener où je veux

En général : vous pouvez librement vous promener à pied en forêt, même sur les parcelles de forêts privées*, sauf si le propriétaire a fermé le bois au public et l’indique par un affichage suffisamment voyant. Il est cependant recommandé de rester sur les sentiers pour éviter l’érosion des sols et la dégradation de la végétation présente.

Restez vigilant(s) : des panneaux peuvent vous interdire de pénétrer dans les sous-bois pour des raisons de sécurité (chasse, chantiers de débardage...).

De la même manière : vous pouvez laisser votre chien en liberté, sauf à certaines périodes de l’année comme au printemps, notamment au moment de la naissance des animaux et la nidification des oiseaux, et sur certains espaces protégés comme des réserves naturelles. Bien souvent, des panneaux indiquent ces restrictions.

Si vous prenez votre VTT ou montez à cheval : vous aurez à vérifier si rien ne vous l’interdit. Il existe souvent une tolérance mais il vous faudra rester sur les sentiers balisés. En dehors, vous risquez l’amende.

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* 75 % des forêts en France appartiennent à des propriétaires privés.

2 – La circulation motorisée en forêt

Plus de trois quarts des chemins forestiers en France sont fermés aux véhicules motorisés (voiture, moto, quad…). Et pour cause : les risques de tassement et d’érosion des sols sont importants, sans oublier la perturbation de la faune et la destruction de plantes parfois rares et protégées.

Méfiez-vous : les sentiers sont en général fermés à la circulation par un panneau à l’entrée de la forêt, voire une barrière. Cela n’est cependant pas systématique, n’enlevant pas pour autant l’interdiction. Pour plus de prudence, si le chemin n’est pas carrossable, ne l’empruntez pas sauf si vous êtes sûr(e) que cela est possible. 

Le risque : une amende de 135€ et une suspension de permis.

Des exceptions : certaines personnes ont le droit d’emprunter ces voies. C’est le cas des services forestiers, des exploitants de la forêt, des véhicules de secours et des chasseurs qui ont signé une convention avec l’ONF* dans les forêts du domaine public (mais attention : seul un quart des forêts françaises le sont, les 75 % restantes appartiennent à des particuliers).

* Office national des forêts

3 – Ramasser des champignons

Vous aimez vous promener dans les bois à la recherche de champignons que vous pourrez cuisiner. Mais voilà, les champignons sauvages appartiennent de plein droit au propriétaire du sol.

La cueillette pour consommation personnelle dans des limites raisonnables est en général tolérée. En revanche, mieux vaut respecter les lieux, les panneaux d'interdiction « propriété privée », « cueillette réglementée » ou « cueillette interdite », les clôtures, ainsi que les arrêtés préfectoraux et communaux (en mairie).

Ce que vous risquez si vous ne le faites pas : dans une forêt privée, si vous êtes surpris(e) en pleine cueillette, le propriétaire peut porter plainte pour vol et atteinte à la propriété privée. Vous risquez une amende qui peut atteindre 750€, ainsi que des dommages et intérêts*.

Dans une forêt publique, dans les parcs nationaux, régionaux et les zones protégées, des arrêtés peuvent réglementer la cueillette (interdiction de prélever certaines espèces, ou de le faire pendant une ou plusieurs périodes dans l'année..) pour préserver les espèces. Ces règles évoluent en fonction des régions. Renseignez-vous.

* Pour certains champignons (truffes) et pour des volumes importants, l'amende peut monter jusqu'à 45 000€ et 3 ans d'emprisonnement.

4 – Je peux récupérer de la terre

Sans autorisation de l’ONF* pour les forêts publiques ou du propriétaire pour celles privées, il est interdit de prélever de la terre, des pierres, du sable, des mousses, des herbes, des genêts et même des feuilles mortes. Si on vous surprend à le faire, vous encourez une amende de 750€.

Même si cela paraît évident : vous n’avez pas le droit de déposer gravats, ordures ménagères, mais aussi vos déchets verts (taille, tonte, feuilles mortes…) et vos restes de pique-nique (même s’ils sont biodégradables). Cela pourrait favoriser le développement de plantes envahissantes dans la forêt et se révéler dangereux pour la faune présente.

Et aussi : vous n’avez pas le droit de ramasser du bois mort. Bien souvent, les branches brisées au sol abritent des espèces végétales et animales. Leur décomposition est essentielle dans l’enrichissement et la fertilité des sols. Le seul bois qui peut être prélevé est celui vendu aux exploitants forestiers.

* Office national des forêts