De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Il s'agit du territoire "le plus éruptif à l'instant T", affirme un ministre interrogé par le Journal du Dimanche (JdD). Sous couvert d'anonymat, il parle de cette région qui inquiète tant le chef de l'Etat, particulièrement à l'approche du prochain scrutin - le dernier avant l'élection présidentielle. "Nous surveillons toutes les Régions avec la même acuité", balaient pourtant les équipes de l'Elysée, en public. Un discours bien différent de celui tenu en privé, à en croire les autres témoignages recueillis par l'hebdomadaire…
"La Bretagne est particulièrement scrutée", tranche pour sa part un "proche d'Emmanuel Macron". Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que l'ensemble des députés bretons issus des rangs de la majorité parlementaire se sont réunis sur les bancs du Palais Bourbon, la semaine du 14 septembre 2020, poursuit le titre de presse. La crise sanitaire pourrait peser particulièrement lourdement sur leur région et engendrer de graves conséquences sur le plan économique.
De quoi Emmanuel Macron a-t-il peur, au juste ?
Si Jean Castex a soudainement décidé d'un "coup de pouce" à hauteur de 15 millions d'euros en faveur de l'une des entreprises les plus importantes de la région, ce n'est pas pour rien. "Nous avons une concentration de problèmes et de chocs économiques dans le nord de la bretagne. Il s'agit de milliers d'emplois dans un rayon de 50 kilomètres", explique pour sa part Loïg Chesnais-Girard, le président PS de la Région.
"Je passe beaucoup de temps avec les intersyndicales pour rassurer, mais je sens des crispations. J'ai des inquiétudes sur le sentiment de décrochage de ces territoires, qui ont l'impression de payer encore", poursuit-il. Autant d'angoisses que partage visiblement le chef de l'Etat…
Ces jacqueries qui inquiètent au sommet de l'Etat
Peut-être plus - ou au moins autant - que les (milliers de) licenciements que pourraient engendrer la crise sanitaire, c'est "l'explosion sociale" que redoute l'exécutif. C'est que la région n'est pas connue pour son attentisme à l'égard des gouvernements successifs ! C'est, au contraire, l'un des berceaux historiques des "jacqueries" qui, parfois, ont pu secouer le pays et malmener l'administration.
Comment oublier, par exemple, la révolte des Bonnets rouges ? En octobre 2013, le nord de la Bretagne s'était déjà soulevé contre l'écotaxe et les plans sociaux de l'industrie agroalimentaire… "A l'instant T, c'est le territoire le plus éruptif compte tenu de la complexité des sujets. Après les Bonnets rouges et les Gilets jaunes, est-ce que ça peut recoaguler ?", s'interroge d'ailleurs un ministre.
"Torreben" et autres cris de guerre bretons
Force est de reconnaître que les bretons s'y connaissent en jacqueries. Quand, en 2013, ils ont ressorti le bonnet rouge, c'était déjà loin d'être une première affirmait à l'époque L'Obs. A raison : si le symbole est si fort, c'est aussi parce qu'il est ancien.
La première révolte des Bonnets rouge remonte a 1675, poursuit le magazine, qui rappelle qu'à l'époque les bretons s'opposaient à Jean-Baptiste Colbert, contrôleur égnéral des finances, qui avait décidé d'une nouvelle taxe sur le papier "timbré". Afin de s'assurer de la pertinence d'une telle ponction, le papier avait d'ailleurs été rendu obligatoire pour l'essentiel des actes d'ordre juridique.
A l'époque, les bretons révoltés poussaient des cris de guerre. Dont un certain "torreben", qui peut se traduire par "casse-lui la tête"...