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Selon le magazine l’Obs, le ministre de l’Economie serait dans les starting-blocks pour présenter sa candidature à l’élection présidentielle de 2017 si François Hollande renonçait à briguer un second mandat. Le magazine indique même qu’un mouvement pour 2017, à mi-chemin entre le laboratoire d’idées et un parti politique, serait en formation pour peser dans les débats de 2017. Un collectif "Les Jeunes avec Macron" a également été créé, sans doute pour montrer qu’Emmanuel Macron incarne avant tout le modernisme.
Déjà, lors du dernier remaniement, le ministre de l’Economie était pressenti sur le départ, alors que sa rivalité égotique avec Manuel Valls devenait un secret de polichinelle. Selon un membre du gouvernement cité dans le Parisien, "Valls ne peut plus le voir en peinture !" et voulait même "pousser Macron vers la sortie", d’après un responsable du PS.
Emmanuel Macron n’a pas sa carte au PS
Des propos qui ont dû faire réagir Emmanuel Macron lors du dernier remaniement. Car nombreux sont les ministres à ne pas trouver le ministre de l’Economie à sa place dans un gouvernement censé être de gauche. Sa ligne libérale et ses discours, que d’aucuns jugent marqués "à droite", sont en effet une pomme de discorde permanente avec les ministres qui aimeraient bien un recentrage plus à gauche de la politique économique du gouvernement.
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Le ministre de l’Economie, qui répète souvent qu’il est davantage attaché à ses convictions qu’à son poste, pourrait donc être poussé à présenter pour 2017 sa candidature, celle d’une "gauche moderne" et réformiste. Rappelons toutefois que la politique n’est pas le premier métier d’Emmanuel Macron, autrefois banquier chez Rothschild. D’ailleurs, la veille de sa nomination à Bercy en août 2014, le presque quadragénaire s’apprêtait à monter son entreprise.
"Il finira comme Villepin"
Quelle perspective alors pour Emmanuel Macron ? A-t-il l’étoffe d’un homme politique, ou restera-t-il un technicien non encarté dans un monde politique idéologisé et rempli de totems indéboulonnables ? Certains, comme ce proche de François Hollande interrogé par Le Parisien, raillait déjà ses possibles ambitions personnelles en politique : "Il n’a aucune troupe, aucun courant, rien. Il finira comme [Dominique de] Villepin !"
Car, toujours selon Le Parisien, le ministre de l’Economie aurait des ambitions présidentielles. A ce sujet, le quotidien rapportait une anecdote : alors qu’un ami d’Emmanuel Macron le croise, il lui lance : "En 2022, je vote pour Valls, et en 2027, je vote pour toi !". Réponse du ministre : "Alors je vais accélérer !" Une réponse qui semble confirmer les dires de l’économiste Alain Minc qui se souvient que le jeune banquier chez Rothschild lui avait confié il y a des années qu’il serait un jour président.
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Mais Emmanuel Macron n’est pas franchement un militant (il n’a pas sa carte au PS) qui écume les meetings politiques à la recherche de futurs électeurs. D’ailleurs, en septembre 2015, le ministre de l’Economie avait détonné dans la classe politique en déclarant lors d’un forum : "Je n’ai jamais voulu être candidat, aujourd’hui je n’ai pas envie d’être député en 2017, ça c’est le cursus d’un ancien temps".
Emmanuel Macron, le Pompidou de demain ?
Pour François-Xavier Bourmaud, journaliste au Figaro qui sort ce mois-ci un livre-enquête sur le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron "est parti pour rester". "Si on regarde bien ses vœux à la presse du 29 janvier, il apparaît clairement qu’il veut rester jusqu’à la fin du mandat de François Hollande afin de faire de 2016 "une année utile" comme il le dit."
Quant à l’avenir politique de l’ex-banquier, le journaliste reconnaît qu’il a "de l’ambition, assurément ; il doit même se sentir au niveau de la fonction présidentielle. Il saurait sans doute l’exercer avec talent, mais y accéder ?" Certes, "sur le terrain il se débrouille plutôt bien, va au contact des gens, mais il n’a jamais fait de campagne sur son nom et n’est jamais passé par l’épreuve électorale", relève le journaliste qui ne voit qu’un seul cas précédent en politique : Georges Pompidou, lui aussi ancien banquier, devenu président en 1969 après une carrière politique express.
Pour Yves-Marie Cann, politologue, si "Emmanuel Macron, inconnu du grand public il y a 18 mois, est désormais l’une des personnalités préférées des Français, son poids politique est néanmoins fragile." "Ses principales qualités aux yeux de l’opinion publique sont sa modernité et le fait qu’il arrive à transcender les partis, mais est-ce que cela suffit pour se présenter à l’élection présidentielle ? Je n’en suis pas sûr", explique le politologue pour qui Emmanuel Macron a très peu de chances de réussir en dehors d’une organisation partisane, en l’occurrence le PS.
Selon un sondage Ifop-Fiducial publié le 17 mars sur le site de Sud Radio, seuls 17 % des Français interrogés glisseraient un bulletin "Emmanuel Macron" dans l’urne en 2017. Un score qui ne permettrait pas au ministre de passer le second tour, battu par Nicolas Sarkozy (19 %) et surtout Marine Le Pen (28 %).
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