De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
A peine commencé, on évoque déjà sa prolongation, avec quasi-certitude. Entré en vigueur ce vendredi 30 octobre 2020 à minuit, le confinement doit durer au moins jusqu’au 1ᵉʳ décembre. Au vu de la force de la deuxième vague de Covid-19 qui frappe la France, le gouvernement a décidé de limiter au maximum les contacts entre citoyens. Il espère ainsi réduire considérablement le nombre de contaminations et désengorger les services de réanimation des établissements hospitaliers. Or, passer de quasi 50 000 à seulement 5 000 cas par jour – objectif fixé par Emmanuel Macron pour sortir de l’isolement contraint- soit 10 fois moins, peut prendre du temps.
Reconfinement : "Il va falloir plus de temps"
Déjà, jeudi 29 octobre au matin, Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, indiquait au micro de France Inter que quatre semaines seraient sans doute insuffisantes pour atteindre ce seuil de 5000 cas par jour.
"Tout le monde a bien compris qu’on est dans une situation critique, avec une circulation du virus qui est vraiment très importante, que ce n’est pas en France, mais au niveau européen", a précisé le médecin.
Selon lui, les deux à trois semaines à venir seront "extrêmement difficiles" pour les hôpitaux. Car, "la contamination est sur l’ensemble du territoire, et pas seulement dans certaines régions comme au mois de mars".
Et d’expliquer à la radio : "Il va falloir plus de temps. Le scénario est plutôt d’avoir un confinement d’un mois, de regarder les différents marqueurs, puis de sortir du confinement via un couvre-feu qui pourrait se poursuivre pendant le mois de décembre, éventuellement couvrir Noël et le Jour de l’An, et n’en sortir que début janvier. Le chiffre de 5000 nouvelles contaminations par jour est atteignable à ce moment".
Quant à Christophe Rapp, infectiologue à l'hôpital américain de Paris et consultant pour BFMTV, il estime qu’un confinement de quatre semaines est "probablement la durée minimale".
Reconfinement : des dérogations "trop" nombreuses ?
Certes, la mise sous cloche de l’ensemble du territoire devrait amenuir la propagation du virus. Toutefois, cette deuxième vague est plus forte qu’au printemps dernier. Les dérogations plus nombreuses (maintien de certaines activités et écoles ouvertes) pourraient ainsi peser sur l’efficacité de la mesure, puisque le virus circulera toujours.
Second point, les hospitalisations. D’après les données annoncées par Santé Publique France ce vendredi 30 octobre, plus de 22 000 malades de la Covid-19 sont actuellement hospitalisées. Or, ce chiffre pourrait doubler d’ici deux semaines et dépasserait alors le record atteint durant la première vague.
Déconfiner plus rapidement une vague bien plus importante semble donc peu probable...
Coronavirus : "La prolongation du confinement infiniment probable"
La tension hospitalière ne cesse de grandir. Alain Ducardonnet, consultant santé de BFMTV, pense qu’une stabilisation à l'hôpital n’arrivera qu’au bout de la troisième semaine de confinement. "La courbe du printemps a commencé à s'infléchir au bout du 18ᵉ jour. 15 jours-3 semaines c'est le minimum pour permettre aux hôpitaux de survivre", analyse le cardiologue.
Et de conclure : "Les quatre semaines c'est bien, mais ça ne sera pas suffisant [...] La prolongation du confinement est infiniment probable."
Comme l’ont attesté plusieurs experts, il y aura d’ailleurs d’autres vagues de contaminations.
"Il y aura une troisième vague, et d’autres, jusqu’à l’immunité collective, vaccinale ou naturelle", a concédé Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, au Journal de Saône-et-Loire (JSL).