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Monnaie fiduciaire — Elles ne sont guère appréciées des Français… et c’est bien pour cela qu’elles risquent de disparaître ! En témoigne en effet leur faible utilisation au quotidien, régulièrement et largement observée comme le rappelle LCI. Les pièces rouges, d’un ou de deux centimes, n'ont pas la côte. "Ça ne sert pas à grand-chose ces pièces-là finalement", explique par exemple l’une des femmes interrogées par nos confrères dans le cadre d’un reportage télévisuel. Et une autre de renchérir, à peine plus enthousiaste : "On en a plein dans une boîte à la maison. On ne sait pas quoi en faire".
Cette faible propension qu’ont les Françaises et les Français à utiliser les pièces rouges risque pourtant bien de signer le glas de ces dernières… au détriment de l’atelier de la Monnaie de Paris, établi en Gironde. La décision, indique Ouest-France, doit revenir à la Commission européenne, qui doit trancher avant la fin de l’année. En cas de suppression, il conviendrait alors de suivre d’autres exemples en provenance du reste de l’Europe : c’est-à-dire procéder de manière progressive. "On pourrait commencer à court terme par mettre fin à la circulation des pièces de 1 et 2 centimes, comme cela a été fait en Irlande, en Finlande et en Belgique par exemple", jugeaient les experts du Comité Action Publique 2022 dans un rapport remis à Matignon du temps ou le palais de la République était encore occupé par Édouard Philippe.
Disparition des pièces rouges : comment ça se passe au moment du paiement ?
Si insignifiantes peuvent-elles sembler, les pièces de 1 ou de 2 centimes demeurent importantes pour le bon déroulé de nos transactions de la vie de tous les jours. Elles ne sont évidemment pas indispensables, puisqu’elles sont très rarement utilisées… et pourtant leur suppression aurait des ramifications inattendues, indiquent nos confrères.
En effet, de nombreux experts craignent une poussée de l’inflation – comprendre, une hausse des prix globalisée – en cas d’abandon des pièces rouges. Laquelle pèserait avant tout sur les Françaises et les Français soucieux de remplir leur panier de courses, de profiter d’un repas à la table d’un restaurant où même d’offrir un présent à leurs proches à l’approche des fêtes de fin d’année. Fort heureusement, nos amis d’outre-Quiévrain semblent avoir trouvé une solution. Explications.
Disparition des pièces rouges : c’est quoi l’arrondi "à la belge", qui évite les hausses de prix ?
Confrontés à la même situation, nos voisins Belges ont trouvé une solution efficace pour limiter les hausses de prix. La règle s’applique d’ailleurs depuis le 1er décembre dernier, note Ouest-France. Elle peut sembler arbitraire, mais elle évite toute liberté d’interprétation qui pourrait déjouer son utilité.
Ainsi, toutes les sommes dont le montant se terminait par 1, 2, 6 ou 7 sont désormais arrondies à l’entier inférieur. C’est donc au commerçant d’absorber le manque à gagner. Dans le cas contraire, en revanche, il peut pratiquer un arrondi à l’entier supérieur, qui coûtera donc plus cher à ses clients.
Mais comment expliquer le risque de hausse de prix, si les pièces rouges ne sont de toutes façons pas utilisées en temps normal ?
Pourquoi la disparition des pièces rouges peut-elle engendrer de l’inflation ?
Le risque de hausse de l’inflation, en cas de suppression des pièces d’un ou de deux centimes, s’est déjà observé lors d’autres évolutions comparables de notre rapport à la monnaie. Le passage à l’euro et la baisse de la TVA dans la restauration ont précisément eu ce genre de conséquences. Les commerçants en profitent en effet pour gonfler leurs tarifs à l’unité supérieure.
89% des Françaises et des Français craignent d’ailleurs la possibilité d’une hausse des prix dans ce genre de situation, rappelait l’IFOP en octobre 2021.