Affaire Xavier Dupont de Ligonnès : un ancien policier convaincu qu'il est en vieabacapress
S'est-il suicidé ? A-t-il fui à l'étranger ? Est-il coupable du quintuple meurtre dont il est suspecté ? Les questions autour de Xavier Dupont de Ligonnès demeurent sans réponse. Dans les colonnes de La Dépêche, un ancien policier passionné par cette affaire est intimement convaincu que le père de famille est en vie. Explications.
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55, boulevard Schuman, Nantes.  Une adresse tristement célèbre pour être celle où les corps sans vie de toute une famille ont été retrouvés sous la terrasse du jardin. Les cadavres sont ceux d'Agnès, la mère, et ses quatre enfants : Arthur, Thomas, Anne et Benoît. Le père, Xavier Dupont de Ligonnès, est introuvable et rapidement suspecté d'être l'auteur du quintuple meurtre.

Depuis le mois d'avril 2011, les mêmes questions reviennent : est-il toujours en vie ? S'est-il suicidé après avoir commis l'irréparable ? A-t-il fui à l'étranger, changé d'identité, trouvé refuge dans un monastère ? La disparition de Xavier Dupont de Ligonnès est l'un des plus grands mystères français. 

Affaire Xavier Dupont de Ligonnès : la piste du suicide trop vite privilégiée ?

Romain Puertolas, ancien policier de l'office central de lutte contre l'immigration illégale (Ocriest), s'est passionné pour cet impénétrable fait divers. Dans son livre Comment j'ai retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès (ed. Albin Michel), il démonte l'hypothèse du suicide, selon lui bien trop vite privilégiée. 

Dans les colonnes de La Dépêche, Romain Puertolas explique son attachement à l'affaire. "E n général, les pères de famille qui font ça se suicident immédiatement sous le coup de l’impulsion ou alors ils se rendent à la police dans les jours suivants. Là, on a vraiment une disparition et surtout une méthode incroyable pour manipuler ses proches et préparer sa fuite", analyse-t-il.  

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Pour rappel, le père de famille a été aperçu pour la dernière fois à Roquebrune-sur-Argens, en train de retirer de l'argent à un distributeur de billets. Les images ont été filmées par la caméra de surveillance d'un hôtel Formule 1. "On a dit qu'il avait son fusil dans la housse à costume et qu'il avait disparu pour aller se suicider dans la forêt. Je n’y crois pas du tout", martèle l'ancien policier. Quelle est sa théorie ?

Affaire Xavier Dupont de Ligonnès : le suspect parti à l'étranger ?

Pourquoi Xavier Dupont de Ligonnès s'est-il rendu dans la forêt ce jour-là ? Qu'est-il allé y faire ? Selon Romain Puertolas, ces questions n'ont pas été traitées.

"Ce que je peux vous dire, c'est que cette forêt a été fouillée mais que, si on ne cherche pas la bonne chose, on ne trouve pas ce qu’il faut trouver. Donc, j’avance une piste nouvelle qui me paraît la plus plausible. Bien entendu, ça ne regarde que moi. C’est moi qui assume ça. On n’a pas la vérité 100 % sur cette affaire. Mais en tout cas, il y a un visionnage dans une station-service à Lançon-Provence, quelques jours plus tard, qui corrobore ma théorie", décrypte l'ancien policier.

Romain Puertolas est "convaincu" que Xavier Dupont de Ligonnès est parti à l'étranger. Mais où, et comment ? 

Affaire Xavier Dupont de Ligonnès : comment aurait-il traversé la frontière ?

L'ancien policier estime la piste américaine "très plausible". " Je cherche un ranch avec un mur très caractéristique sur Google Earth à mes temps perdus, avec une maison très atypique dans la maison du Texas où tout est carré, en tôles… Un ranch de chèvres, qui est vraiment isolé, à Alpin au Texas où il a déjà été avec Michel Rétif en 1990", explique Romain Puertolas. Pour ce faire, il se base sur deux photos où on aperçoit les deux amis avec Mindy, une connaissance qui aurait pu accueillir Xavier Dupont de Ligonnès. 

Mais comment le suspect aurait-il pu traverser les frontières ? "Leçon numéro un, ne pas prendre l'avion. Ou alors voler le passeport de quelqu'un qui vous ressemble. Il pouvait aller en Espagne ou au Portugal sans ses papiers. Puis le plus simple, c'était de prendre le bateau. Il y a moins de contrôles", confie l'ancien policier, rappelant que le dernier assassinat a eu lieu le 6 avril et que les cadavres n'ont été retrouvés que le 11. "Il avait de l'avance sur les enquêteurs", conclut Romain Puertolas.