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L’Ukraine fait peau neuve. Après des semaines de violents affrontements entre les autorités et les civils, et quelques jours seulement après la destitution du président Viktor Ianoukovitch, Kiev s’est dotée d’un nouveau gouvernement d’union nationale. Mercredi soir, devant une place de l’Indépendance noire de monde, le conseil du Maïdan (ndlr : qui regroupe les leaders politiques de l’opposition) a en effet annoncé la composition de cette toute nouvelle équipe gouvernementale.
Plusieurs personnalités issues du mouvement de contestation
Arseni Iatseniouk, un pro-européen âgé de 39 ans, va ainsi en prendre la tête en attendant la tenue des élections présidentielles prévues le 25 mai prochain. Membre du parti de l’égérie révolutionnaire Ioulia Timochenko, le trentenaire a déjà occupé des fonctions ministérielles. Il a en effet été en charge de l’Économie et des Affaires étrangères. Le conseil du Maïdan a également désigné plusieurs autres personnalités issues du mouvement de contestation à des postes stratégiques. Oleksander Chlapak est ainsi en charge du ministère des Finances et Andriy Dechtchitsia des Affaires étrangères. Andriy Paroubi, chef de la force d'auto-défense de Kiev devient quant à lui secrétaire du Conseil de la défense et de la sécurité nationale. Le Parlement doit encore approuver cette nouvelle équipe ce jeudi.
Dans un premier temps, les membres du nouveau gouvernement vont s’atteler à éviter la banqueroute à l’Ukraine. "Le pouvoir (précédent) a conduit l'économie à la catastrophe. Il n'y a pas d'argent sur les comptes (publics) et vous voyez ce qui se passe avec la devise et le système bancaire", a en effet déplorer le président du Parlement par Intérim, Olexandre Tourtchinov.
La tension monte en Crimée
Ces nominations interviennent dans un climat encore tendu. La tension est en effet montée d’un cran en Crimée au cours de la matinée. Cette république autonome russophone d’Ukraine a été le théâtre d’une attaque menée par plusieurs dizaines d’hommes armés non identifiées, lesquels ont pris possession du Parlement et du gouvernement à Simferopol, la capitale de ce bastion pro-russe. La Crimée est considérée comme étant la région d'Ukraine la plus susceptible de s'opposer aux nouvelles autorités en place à Kiev après le renversement de Viktor Ianoukovitch. Le chef du Parlement local a toutefois d'ore et déjà prévenu mercredi qu'il excluait tout débat sur une éventuelle sécession.