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Mails aguicheurs, faux profils sur les sites de rencontre ou sur les réseaux sociaux… Pour abuser des sentiments de leurs victimes et leur extorquer de l’argent, les escrocs ne manquent pas d’imagination.
Ayant pour objectif d’obtenir leur confiance, ils submergent leurs victimes d’attention, de compliments et de déclarations d’amour par message. Les échanges peuvent durer parfois plusieurs semaines ou mois, cela afin de mieux cerner la psychologie de la personne et savoir comment et quand leur demander de l’argent.
En 2017, la plateforme de signalement de contenu illicites Pharos a reçu 153 000 signalements, dont 79 000 pour escroquerie. Parmi elles, 877 escroqueries aux sentiments et 2 384 chantages à la webcam.
Victimes principales ? Les personnes de 40 ans ou plus, divorcées ou même veuves qui recherchent une relation sérieuse pour combler leur solitude. Les femmes seules de 60 ans et plus sont par ailleurs particulièrement vulnérables. Les hommes sont toutefois loin d’être épargnés. Ils sont souvent séduits par des Kim, Johanna, ou Emma, des femmes sorties tout droit d’une agence de mannequin : compliments, mots doux… Elles savent user de leurs charmes pour appâter leurs cibles, par ordinateur interposé, rapporte Le Parisien.
Arnaques à l’amour : abus de confiance et vol d’argent
Lors du premier rendez-vous donné, ils prétextent par exemple des problèmes de comptes en banque, ou de cartes bancaires. Autres excuses : hospitalisation, problème de droit de douane, demande d’argent urgente… Les malfaiteurs invitent leur nouvel amour (leur proie) à faire l’avance de frais : mandat cash, virement bancaire, carte prépayée PCS... Tous les moyens de paiement sont évidemment acceptés.
Les gendarmes alertent souvent sur ces faits.
Les personnes, ainsi aveuglées par les sentiments, se laissent berner.
Arnaques à l’amour : de nouveaux réseaux pris d’assaut
Derrière ces mails ou comptes aux photos de profil séduisantes, se cachent en réalité des personnes cherchant à vous soutirer de l'argent. Si Facebook et Instagram étaient souvent employés comme lieu de chasse, Twitter était jusqu’ici semble-t-il épargné.
"Moins adapté aux rencontres", d’après le chercheur en sciences du comportement à l'université de Lausanne Samuel Bendahan, ce réseau social profitait en effet d'une image plus professionnelle que Facebook, par exemple.
Les canaux habituels étant bouchés et la popularité de Twitter et Snapchat grandissante, les arnaqueurs les ont donc pris d’assaut. "D'après mon expérience sur les comptes Twitter que je gère, le phénomène s'est intensifié ces derniers mois", remarque Tristan Mendès France, maître de conférences associé à l'université Paris-Diderot et spécialiste des cultures numériques.
Arnaques à l’amour : comment reconnaître les faux comptes ?
Ce type de supercherie est une spécialité de réseaux organisés établis en Afrique de l'Ouest. Souvent en Côte d'Ivoire ou au Nigeria, ces escrocs sont appelés des "brouteurs". Véritables spécialistes des arnaques sur Internet, ils utilisent la distance géographique avec leur victime pour se protéger contre les sanctions. En effet, elle rend difficile le fait de remonter jusqu'à eux.
Voici donc quelques conseils pour vous prémunir de ces "bourreaux des cœurs" qui n’en veulent qu’à votre argent.
Les signes qui doivent vous alerter :
- création du compte récente
- photo aguichante
- faible nombre d’abonnés
- fautes d’orthographe fréquentes
Les bons réflexes à adopter :
- faire une recherche de la photo de profil sur Internet
- ne pas répondre à des sollicitations d’inconnus surtout si elles sont financières
- signaler un compte suspect au réseau social ou à la plateforme Pharos dans les cas extrêmes