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Depuis mardi et jusqu’à ce jeudi soir, Dominique Strauss-Kahn est appelé à la barre du tribunal de Lille pour s’expliquer sur les faits de proxénétisme aggravé qui lui sont reprochés dans l’affaire dite du Carlton. Amené plusieurs fois à confronter sa version des faits à celles des prostituées avec lesquelles il aurait eu des rapports sexuels lors de soirées libertines, l’ancien patron du Fonds monétaire international doit composer avec le grand déballage et l’examen de sa sexualité qu’il qualifie lui-même de "rude".
"Tous ces gens sur des matelas dans tous les sens…"
En effet, les témoignages parfois très crus des prostituées ne sont pas les seules à avoir éclairé les juges sur ce pan de la vie privée de l’ex-mari d’Anne Sinclair. Ce dernier y est lui aussi allé de ses commentaires. "Je dois avoir une sexualité qui par rapport à la moyenne des hommes est plus rude", a-t-il avancé, non sans une certaine habilité, après que Jade, une prostituée a raconté des sanglots dans la voix le moment "plus que désagréable" qu’elle a passé avec lui à l’hôtel Amigo.
La veille, Jade n’avait pas hésité à parler d’une "boucherie" pour décrire une partie fine qui aurait eu lieu dans un club échangiste belge et à laquelle DSK aurait pris part. "Au club, je n'ai pas voulu rentrer dans l'alcôve. C'était une boucherie. Ils étaient tous nus sur un matelas. C'était un tableau avilissant. Moi, je ne voulais pas me mélanger. Je ne sais pas si ces gens étaient propres. Je n'adhère pas à ce micmac…", avait-elle déclaré.
"Vu les pratiques sexuelles de Monsieur, il faut des prostituées"
"Je me mets pas en cause la perception qu’elle a eue, mais je n’avais aucun moyen de m’en rendre compte", s’est défendu DSK à propos de la soirée à l’hôtel Amigo, maintenant ainsi sa ligne de défense. Depuis le début de cette affaire, l’homme d’affaires assure qu’il a certes, pris part à des soirées libertines, mais qu’il ignorait que les femmes avec lesquelles il prenait du bon temps étaient des professionnelles.
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"La pratique sexuelle peut ne pas plaire à Jade, elle peut appeler ça de l'abattage, mais cela ne veut pas dire que ce sont des prostituées", a-t-il aussi martelé mercredi au tribunal. Et celui-ci de dénoncer "la logique fausse continuelle" de l'accusation dans le dossier, qui suppose que "vu les pratiques sexuelles du monsieur, il faut des prostituées".
Des pratiques "contre nature"
Mardi, une dénommée Mounia racontait également une soirée qu’elle a passé avec DSK à l’hôtel Murano. Reconnaissant avoir été consentante pour avoir un rapport sexuel avec cet homme, la jeune femme avait expliqué qu’elle n’était en revanche pas d’accord avec les pratiques "conte nature" auxquelles il voulait s’adonner. "J'ai montré des réticences, je n'acceptais pas cette pratique. C'est un rapport de force un peu brutal. Il ne s'est pas arrêté. J'ai beaucoup pleuré", avait-elle confié avant d’ajouter :"C'est son sourire qui m'a marqué du début à la fin. Il avait l'air d'apprécier ce qu'il faisait".
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Devant ce grand déballage qui durait depuis deux jours, DSK a fini par s’agacer quelque peu mercredi. "Je commence à en avoir assez. Les comportements que j'ai, il est loisible à chacun de ne pas les apprécier. La prévention n'a pas retenu contre moi un comportement sexuel. (...) Sauf à vouloir me faire comparaître pour pratique sexuelle dévoyée, mais cela n'existe plus", a-t-il raillé. Ce jeudi marque la dernière ligne droit pour DSK. Il sera appelé à la barre pour évoquer des soirées libertines qui auraient eu lieu dans l’un de ses appartements.
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