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Chacun doit payer sa juste part. C’est en tout cas ce qu’affirment aujourd’hui les équipes de l’administration Biden, qui réfléchit à l’augmentation des taxes pesant sur les plus riches des contribuables américains. Mais ce débat n’anime pas que les élus et les citoyens américains ! En France aussi, la question se pose régulièrement, comme en témoignent certaines des tribunes que publiait récemment Planet sur la question. Pour certains, c’est désormais une échéance inévitable tandis que pour d’autres, ce genre de mesure ne saurait répondre aux déficits engendrés par la crise sanitaire. "La France est le pays le plus taxé des pays développés. Il faut qu’on arrête de se dire qu’il faudrait suivre l’exemple de ceux qui sont en train de remonter l’impôt", assénait par exemple Agnès Verdier-Molinié, économiste et directrice générale de la Fondation IFRAP - un think tank proche de la droite libérale -, au début du mois de mai dernier, rappelle RTL.
Pourtant, et si la France n’est évidemment pas dans la même situation que les Etats-Unis, il importe de rappeler que certains parmi les plus fortunés des déclarants, trouvent l’occasion de réduire parfois drastiquement leur impôt. "Comment la France peut-elle compter autant de riches avec sa fiscalité confiscatoire ?", interrogeait d’ailleurs La Tribune en décembre 2019, après la publication de l’étude annuelle du Crédit Suisse sur la Richesse Globale. Cette dernière, indiquent nos confrères, ne souffre d’aucune ambiguïté : plus de millions de nos concitoyens sont… millionnaires. En dollars au moins. L’Hexagone faisait donc à l’époque partie des dix nations du monde où l’on trouve le plus de riches, voire de très riches.
Qui sont ces milliardaires qui s’évitent l’impôt ?
Dans le trio de tête figuraient, sans grande surprise, les Etats-Unis d’Amérique, le Japon et la Chine. Or, note aujourd’hui la banque Boursorama sur son site d’information, nombreux sont les milliardaires qui, de l’autre côté de l’Atlantique, ont trouvé comment minimiser leur imposition jusqu’à ne plus rien payer ou presque. La liste.
Jeff Bezos, Elon Musk… Comment font-ils pour ne pas payer d’impôts ?
Du côté de l’administration Biden, il y a là de quoi se frotter les mains. En effet, alors que le président cherche à faire accepter l’idée de mettre davantage à contribution les plus riches des américains, le média d’investigation ProPublica a révélé les noms de plusieurs milliardaires échappant quasi-intégralement à l’impôt. C’est le cas de Jeff Bezos, l’homme le plus riche du monde et le fondateur d’Amazon, mais aussi d’Elon Musk, patron de Tesla, de Warren Buffet ou de Michael Bloomberg. Tous paient proportionnellement moins d’impôts qu’un travailleur américain, affirme Bernie Sanders, le sénateur - marqué à gauche - du Vermont.
Le taux d’imposition moyen, aux Etats-Unis, s’élève à 24,2%. Jeff Bezos, pour sa part, ne paie que 0,98% d’impôts.Comment expliquer un tel différentiel ? "N'importe qui, avec des comptables avertis, est capable de minimiser et parfois ramener à zéro l'impôt à payer", explique Maya MacGuineas, présidente du Comité pour un budget fédéral responsable, interrogée par l’AFP et dont les propos sont repris par Boursorama. En somme, la loi leur permet de ne pas s’acquitter de l’impôt autant que ne le font les autres.
Peut-on vraiment taxer davantage les riches ?
"Il est certain que les décideurs publics vont se heurter rapidement à des formes de résistance à toute hausse de la fiscalité. Rappelons que le mouvement des Gilets jaunes commence en 2018 par le refus d’une nouvelle hausse du diesel pour les utilisateurs particuliers", écrivait le politologue Christophe Bouillaud dans nos colonnes, militant pour une plus forte taxation des Françaises et des Français les plus riches.
Et lui de poursuivre, non sans prendre en exemple… le modèle américain : "L’on dira sans doute qu’un pays ne peut taxer fortement les patrimoines et les revenus au risque de faire fuir les personnes en cause vers un horizon fiscalement plus accueillant. En pratique, cette mobilité est surestimée. Mais un pays comme la France pourrait copier les États-Unis et aller vers une fiscalité qui s’appliquerait à chaque citoyen français où que l’on réside dans le monde – sauf à abandonner cette nationalité française et ses avantages en matière de protection diplomatique."
A condition, donc, de s’assurer qu’ils ne pourront s’éviter l’impôt comme leurs homologues américains...