De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
C’est une situation tout à fait ubuesque dans laquelle se retrouve une magistrate de Rodez (Aveyron), mais qui pourrait lui coûter cher. Assesseur suppléant au procès de la tuerie de Millau où 18 prévenus risquent la perpétuité pour le meurtre d’un jeune Antillais en 2010, la magistrate a accepté de prendre en covoiturage deux des accusés de Montpellier à Millau où ces derniers devaient passer la nuit avant la reprise du procès le lendemain, rapporte Midi-Libre.
Un aller simple pour Millau
Ce sont les accusés qui, en parlant à leurs avocats, ont permis d’alerter le président de la cour d’assises qui a aussitôt suspendu la magistrate. "En raison d’un incident, notre assesseur ne pourra pas continuer à siéger à cette audience", a-t-il annoncé avant le début de l’audience mardi. Selon les dires des prévenus, ce serait la femme de l’un d’entre-eux qui a repéré l’annonce sur le site de covoiturage Blablacar. Sur son annonce, la magistrate précisait clairement sa fonction et le fait qu’elle faisait régulièrement des allers-retours entre Montpellier et Rodez.
C’est seulement après avoir parcouru plusieurs kilomètres que les accusés se sont rendus compte qu’ils voyageaient avec une des magistrates siégeant à leur procès depuis six semaines maintenant. Vu l’importance du procès, la justice avait prévu six jurés et un magistrat supplémentaires pour compléter le jury habituel en cas de manquement lors des huit semaines que doit durer l’audience.
Une atteinte à l'impartialité du magistrat
La course pour Millau a été négociée cinq euros avec un premier accusé, le second s’étant rajouté au voyage à la dernière minute, relate Midi-Libre. La jeune femme a touché 15 euros en tout, 5 par passager et 5 pour le retard de l’un d’entre eux au point de rendez-vous.
Selon les deux individus, la magistrate aurait évoqué plusieurs fois le procès durant le trajet, rompant de fait avec l’impartialité du magistrat. Comme l’a rappelé un responsable de l’Union syndicale des magistrats contactée par Le Figaro, "tout ce que le magistrat sait, il doit l’avoir appris au cours du procès". La magistrate est d'ores et déjà convoquée pour s'expliquer devant sa hiérarchie.
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