De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Ce n'est rien d'autre qu'une "petite grippe". Jair Bolsonaro, le président du Brésil, fait partie de ces chefs d'Etat qui minimisent l'impact de la maladie, indique Le Parisien. Si certains, comme Rodrigo Duterte, appliquent des confinements bien trop durs et ordonnent à leurs policiers de tirer à vue, d'autres préfèrent privilégier l'activité économique du pays. "Le Brésil ne peut pas s'arrêter", fait cependant valoir son chef d'Etat dans une vidéo officielle diffusée sur les réseaux sociaux. Et ce, quoiqu'il en coûte.
Pour l'heure et au vu des statistiques connues, force est de constater que le Brésil n'est pas encore le pays le plus touché. Le mardi 31 mars, l'Institut Oswald-Cruz dénombrait 5 717 cas et 201 morts. Mais faute de mesure ces chiffres pourraient bientôt exploser, s'inquiètent les chercheurs brésiliens, contactés par le quotidien régional. Et pour cause ! De tels dispositif de distanciation sociale entreraient en contradiction direct avec la volonté du président qui, il y a quelques mois, insultait Brigitte et Emmanuel Macron. "Que devons-nous faire ? Remettre les gens au travail. Protéger les aînés, ceux qui ont des problèmes de santé. Mais rien au-delà, au contraire", a insisté l'homme d’État.
Un secteur hôspitalier ravagé
En vérité, même si Jair Bolsonaro changeait d'avis, la situation brésilienne resterait inquiétante fait valoir Le Parisien. C'est que les moyens sanitaires sont limités et pourrait avoir beaucoup de mal à prendre en charge ses malades.
"Le système de santé unifié (SUS) est désormais très limité à cause des baisses de budgets, de capacité et de personnel. Des chercheurs assurent qu'il faudrait des milliers de lit de plus dans les hôpitaux et en soin intensif", s'inquiète Maria Yury Ichihara, vice-coordinatrice du Cidacs, le centre collectant des données pour l'institut.
Jair Bolsonaro juge-t-il le confinement dangereux ?
Récemment, le président du Brésil a du s'excuser après avoir contribué à la propagation du fake news insistant sur le caractère dangereux du confinement. Depuis Jair Bolsonaro a finalement fait amende honorable, mais la vidéo partagée évoquait des risques de famines à cause des différentes mise sous cloche observées dans de nombreuses nations, rappelle Gala.
"Vous critiquiez le discours du président en pensant que l'économie n'était pas si importante et qu'il fallait sauver des vies, regardez. La faim aussi ça tue", affirmait l'auteur de la vidéo, fervent défenseur de la décision de son président, et annonciateur de pénuries.
"Je tiens à m'excuser, il n'y a pas eu de vérification appropriée de l'événement. Apparemment, dans cet établissement, il y avait des travaux de maintenance. Je veux m'excuser publiquement, la vidéo a été rapidement supprimée. Cela arrive, nous commettons des erreurs avec les informations. J'ai l'humilité de m'en excuser ", a insisté Jair Bolsonaro qui, s'il demeure hostile au confinement, a fini par revoir sa position. Un changement soudain puisque le 29 mars encore, il sortait rencontrer les habitants de Brasilia.
Mais le 31 mars il estimait que la pandémie en cours pourrait être "le plus grand défi" posé à sa génération.
Le Brésil aurait pu se protéger de la contamination
Ce revirement, bien trop partiel, arrive tard. S'il avait eu lieu plus tôt, peut-être aurait-il pu changer les choses, affirme Le Parisien.
"Le Brésil avait une chance de limiter la propagation, mais il est en train de perdre cette opportunité", déplore en effet Brian Winter, spécialiste interrogé par le quotidien.
Pour faire face à l'augmentation – prévisible – du nombre de cas sur le sol brésilien, Jair Bolsonaro annonçait l'arrivée prochaine de 500 000 kits de dépistage, le mardi 31 mars 2020. En tout et pour tout, le pays en a commandé 5 millions. S'il avait appliqué des mesures de confinement strictes, le nombre de mort aurait pu se limiter à 44 200 personnes, estiment les chercheurs de l'Imperial College de Londres.