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Trois jours après que Nicolas Sarkozy a annoncé son grand retour dans l’arène politique, Libération publie des informations qui ne devraient pas aider ses projets de reconquête. Le journal a en effet dévoilé lundi des extraits d’un rapport de la police judiciaire concernant l’affaire des écoutes.
Dans ce dossier l’ancien président est soupçonné d’avoir, aidé de son avocat Me Thierry Herzog, essayé d’obtenir illégalement des informations auprès d’un juge, Gilbert Azibert, concernant l’avancée de l’enquête portant sur l’affaire Bettencourt. Leur objectif présumé : empêcher que les agendas présidentiels saisis dans le cadre de cette affaire ne soient ensuite versés à d’autres affaires dans lesquelles Nicolas Sarkozy est associé, comme celle du prétendu financement libyen de sa campagne de 2007. En échange, l’ex-locataire de l’Elysée se serait engagé à faire obtenir au magistrat un poste à Monaco. Nicolas Sarkozy a d’ailleurs été mis en examen pour corruption active", "trafic d’influence actif" et "recel de violation du secret professionnel", en juillet dernier.
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Me Herzog aurait eu accès à un document secret
"Les conversations enregistrées entre Thierry Herzog, Nicolas Sarkozy et Gilbert Azibert sont claires sur leurs intentions, et leurs propos ne suscitent pas d'interrogation quant à leur volonté et leurs attentes", préciseraient ainsi les documents auxquels a eu accès Libération. Rédigés par Christine Dufay, la chef de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales, les textes mentionneraient également que "Gilbert Azibert est sollicité pour obtenir des informations et démarcher des conseillers à la Cour de cassation. En contrepartie, Nicolas Sarkozy accepte de l'aider à obtenir un poste à Monaco". Outre les échanges qui auraient eu lieu entre les trois protagonistes présumés de cette affaire, le journal rapporte que "le rôle d’Azibert est d’autant plus suspect" que le conseil de Nicolas Sarkozy aurait pu consulter un délibéré d’un rapporteur de la Cour de cassation. Or, ce document est "secret". "Ni le procureur général ni les avocats n’(en) ont connaissance", précise le journal.
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"Gilbert" a "bien bossé"
Toujours selon les informations du quotidien, Nicolas Sarkozy et son avocat auraient utilisé deux lignes téléphoniques secrètes sous le nom de Paul Bismuth. "Gilbert" a "bien boss", ou encore "surtout, ce qu’il a fait, c’est le truc à l’intérieur quoi...", "tu sais que là, c’est du boulot", aurait ainsi déclaré Me Herzog à son client au téléphone. Des propos qui, selon les enquêteurs cités par Libération, illustreraient le trafic d’influence dont sont soupçonnés les deux hommes. "A l’intérieur de quoi, si ce n’est à l’intérieur de la Cour de cassation ?", auraient noté les enquêteurs dans leur rapport.
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"Si les affaires judiciaires m'inquiétaient, je ne serais pas revenu", a de son côté déclaré Nicolas Sarkozy dimanche soir sur le plateau de France 2. "Si j'avais la moindre chose à me reprocher, si j'avais peur, est-ce que je viendrais m'exposer pour un retour en politique ? Tout au long de la campagne présidentielle, on a dit aux Français que j'avais extorqué de l'argent à une vieille dame. À l'arrivée, non-lieu. J'aurai été l'homme politique dans l'histoire de la Ve qui aura été examiné sous toutes les coutures et dans tous les sens", a-t-il également déploré.
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