Mort de Boris Nemtsov : comprendre l'agitation à Moscou en quatre pointsAFP
Boris Nemtsov, principal opposant à Vladimir Poutine, a été assassiné ce vendredi. Depuis, Moscou est partagée entre rage et émotion.

Dans la nuit de vendredi 27 à samedi 28 février, Boris Nemtsov, principal opposant à Vladimir Poutine, a reçu quatre balles dans le dos à Moscou. Un meurtre encore non élucidé et qui a provoqué de vives réactions chez le peuple russe, ainsi qu'à l'étranger. Une manifestation était organisée ce dimanche en hommage à cet opposant pacifiste. 

L'opposition affaiblie

Avec le meurtre de ce député de 55 ans, c'est un modèle alternatif à la politique de Vladimir Poutine qui est visé. Fervent opposant au chef d'Etat, Nemtsov organisait notamment des marches pacifiques contre la guerre en Ukraine. Il a finalement été pris pour cible ce week-end, à deux pas du Kremlin. Aux côtés de sa compagne et devant plusieurs témoins, il a reçu quatre balles dans le dos. Son rival a évoqué un assassinat qui avait "tout d'une provocation", tandis que les enquêteurs ont affirmé qu'il ne faisait "aucun doute que ce crime a été minutieusement planifié, tout comme le lieu qui a été choisi pour le meurtre".

"Je suis Nemtsov"

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Dimanche, une manifestation initialement destinée à protester contre la crise russe et à laquelle la victime devait participer a finalement été transformée en marche-hommage. Selon les organisateurs, 70 000 personnes sont venues se recueillir sur les lieux du crime, quatre fois moins selon le ministère de l'Intérieur. Entre colère et tristesse, de nombreux messages ont été scandés, notamment "Je suis Boris Nemtsov". Une femme a déclaré, dans des propos rapportés par Le Figaro : "certains partent en Europe, aux Etats-Unis, en Israël. Lui, il n'avait pas peur, il vivait ici, ses enfants aussi. Son assassinat, c'est une marque indélébile pour nous".

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Des réactions unanimes

Divers chef d'Etats ont condamné le meurtre du député. François Hollande a salué "le défenseur courageux et inlassable de la démocratie en un combattant acharné contre la corruption". De son côté, Barack Obama a espéré une "enquête impartiale et transparente". La chancelière allemande a également évoqué l'enquête. "Inquiète", elle a "enjoint le président russe Vladimir Poutine à s'assurer que cet assassinat soit élucidé". Enfin, Petro Porochenko, le président de l'Ukraine et "ami" de Boris Nemtsov, a estimé sur son compte Facebook que "ce pont (entre la Russie et l'Ukraine, incarné par Nemtsov) a été détruit par les coups de feu d'un assassin", avant de déclarer : "je pense que ce n'est pas un hasard".

A qui la faute ?

Qui a perpétré cet assassinat, qui l'a commandité ? D'après les enquêteurs, plusieurs hypothèses sont étudiées aujourd'hui. Il se pourrait qu'il ait été perpétré par les islamistes, la victime étant de confession juive. Une autre hypothèse estime que le meurtre pourrait avoir été organisé par l'opposition, pour écorner l'image de la majorité. Cependant, la responsabilité du président ne fait pas de doute pour les opposants. Garry Kasparov, autre opposant et ancien champion du monde d'échecs réfugié aux Etats-Unis, a déclaré à Reuters : "c'est un signal envoyé à toute personne engagée dans des activités d'opposition. Nous n'allons plus perdre de temps à vous traduire en justice prétendant respecter l'esprit de la loi. Nous allons tout simplement vous éliminer".

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