De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Cela fait plusieurs semaines que la situation autour du barrage de Sivens (Tarn) s’envenime. Dimanche, le corps sans vie de Rémi Fraisse a été retrouvé à l’issue d’une grande manifestation organisée samedi sur le site et qui s’est soldée par des affrontements avec les forces de l’ordre. Comment en est-on arrivé là ? En cinq chiffres, Planet.fr revient sur ce qu’il faut retenir de cette contestation.
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1.5 Million de m3
Un million cinq cent mille. C’est le nombre de mètres cubes d’eau sur le cours du Tescou (rivière affluente du Tard) que le barrage est censé stocker. Dans l’esprit du projet, il s’agit d’irriguer les exploitations agricoles à hauteur de 70% puis soutenir pendant l'été le débit du Tescou avec les 30% restants. Coût total du projet : 8,5 millions d’euros assortis de 360.000 euros par an en fonctionnement. Une somme trop élevée selon les écologistes qui déplorent également la dégradation par ce chantier de cette zone naturelle.
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19 exploitations agricoles
Les opposants estiment que ce faramineux projet ne profitera qu’à seulement 19 exploitations contre 81 comme l’annonce la chambre du commerce du Tarn. Une revue à la baisse qui va dans le sens du rapport publié à la demande du ministère de l’écologie lundi 27 octobre pointant une évaluation "contestable" des besoins "réels" d’irrigation. En outre, le rapport déplore le fait qu’il soit "regrettable que le coût d'investissement rapporté au volume stocké est élevé" et que d’autres options n’aient jamais été envisagées. Même si les résultats du rapport divergent de ceux des opposants au projet, il est clair que les retombées positives du barrage ont largement été surestimées à la base.
13 hectares
La surface de zones humides qui disparaîtra suite au chantier est estimée à 13 hectares. Toujours selon le rapport du ministère de l’écologie, "une quinzaine d'habitats différents" ont été constatés dans ces zones même si celles-ci n’ont pas "les qualités requises pour faire partie du réseau Natura 2000". Selon les opposants au barrage, ces zones abritent 94 espèces protégées et 353 espèces de plantes vasculaires.
21 ans
Rémi Fraisse était âgé de 21 ans lorsqu’il a trouvé la mort samedi soir sur le site de Sivens. Titulaire d’un BTS environnement, le jeune homme n’était pas connu pour être particulièrement violent. Ce dernier était botaniste bénévole auprès de l’association Nature Midi-Pyrénées, "pas connue pour être un repaire de boutefeux" indique Rue 89. Ses parents ont porté plainte ce mardi à Albi pour homicide involontaire. Selon les conclusions de l’autopsie, le jeune homme a été victime d’une explosion.
2000 opposants
Le lieutenant-colonel Sylvien Renier, commandant du groupement de gendarmerie du Tarn, qui était présent sur les lieux évoque la présence de 2000 manifestants pacifiques samedi sur le site. C’était la première fois, depuis le début des rassemblements le 1er septembre, que la mobilisation était aussi importante. Selon le militaire, les choses se sont envenimées lorsque "100 à 150 anarchistes encagoulés" s’en sont pris aux forces de l’ordre. Avec les conséquences que l’on connaît.
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