La marge vous permettant de ne pas être flashé sur l’autoroute par les voitures radar serait bien supérieure à 130 km/h. Et c’est la sécurité routière qui le dit.
"Je remercie notre France d’avoir tué mon tendre époux, que j’aime tant, le père de nos enfants”, déplore Harmonie Comyn, la veuve d’Eric Comyn.
Ce mercredi matin, la femme du gendarme, tué après un refus d’obtempérer dans la soirée du lundi 26 août, à Mougins, Alpes-Maritimes, crie son désespoir et dénonce le laxisme de la justice.
"La France a tué mon mari"
“Attention, je ne parle pas d’étrangers mais de récidivistes. Je l’affirme haut et fort : la France a tué mon mari, a lancé Harmonie Comyn, évidemment très choquée. La France a tué mon mari, le père de mes enfants. La France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance. Pourquoi cet homme multirécidiviste peut-il évoluer en toute liberté ? Quand est-ce que nos législatifs ouvriront réellement les yeux ? Faut-il qu’ils soient touchés directement pour agir ? Combien de morts avant que ces assassins soient vraiment punis ?"
La victime, Eric Comyn, un gradé membre du peloton motorisé de gendarmerie, a été violemment percutée à la sortie de l’autoroute 8 (A8) vers 20 h 40. La victime se trouvait alors en arrêt cardio-respiratoire. Malgré l'intervention des gendarmes et des secours, il a été déclaré mort. Selon le ministre de l'Intérieur, le gendarme de 54 ans était père de deux enfants, âgés de 12 et 16 ans. Il était engagé depuis plus de 30 ans comme sous-officier au sein de la gendarmerie.
Gérald Darmanin a indiqué que le suspect avait été géolocalisé. "Depuis trois heures du matin, il y avait un encerclement du site, puisqu'il avait été géolocalisé grâce à la téléphonie, notamment. Il y avait des hélicoptères qui quadrillaient avec une centaine de gendarmes le terrain, les communes aux alentours. De ce que je comprends, il allait se rendre à la brigade de gendarmerie", conclut-il.
Un suspect multirécidiviste
Le suspect, un homme “cap-verdien en situation régulière” a été testé positif à l’alcool, a appris BFMTV auprès d’une source policière.
L’homme âgé de 39 ans a pris la fuite avant d’être arrêté quelques heures plus tard à Cannes. “Le chauffard criminel suspecté d’avoir mortellement renversé un gendarme à Mougins a été interpellé à Cannes cette nuit”, a annoncé mardi matin, sur la plate-forme X le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin.
Il avait déjà été condamné à dix reprises, notamment pour des délits routiers. En 2012, il avait déjà refusé d'obtempérer.
“Ceux qui s’en prennent à ceux qui nous protègent ne doivent jamais connaître le répit”
Le président de la République, Emmanuel Macron, a réagi sur le réseau social X quelques heures après le drame. "Je partage la peine profonde de sa famille et de ses camarades du peloton autoroutier de Mandelieu-la-Napoule", a-t-il écrit. "La nation se tient à leurs côtés et exprime sa gratitude aux gendarmes qui la protègent."
"Ceux qui s’en prennent à ceux qui nous protègent ne doivent jamais connaître le répit", a écrit le premier ministre démissionnaire, Gabriel Attal.
Le chauffard va être déféré ce mercredi pour “meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique “, a indiqué le procureur de la République de Grasse. Le suspect sera placé en détention provisoire, il “affirme” n’avoir pas vu le gendarme et l’avoir “percuté involontairement et, pris de panique, avoir quitté les lieux” a précisé le procureur dans un communiqué.